Face au refus des tribunaux d’entendre leur version des faits sur leur collaboration avec Jacques Villeglé, les époux Di Folco la racontent sur Internet. Une bataille rangée dans laquelle entrent l’artiste et son entourage.
Le Journal des Arts révélait, dans son édition du 14 octobre 2016, le rejet par le tribunal de grande instance (TGI) de Paris de l’ensemble des prétentions des époux Di Folco, collaborateurs très proches de Jacques Villeglé de 1997 à 2012. La justice refusant d’entendre « leur vérité », les époux qui réclamaient la qualité de coauteurs de plus de 800 œuvres de Jacques Villeglé, ont décidé de porter celle-ci à la connaissance de tous sur Internet, s’exposant alors nécessairement à une réaction de l’artiste et de son entourage.
Tout débutait le 24 septembre 2016, quelques jours après la décision judiciaire. Un blog était créé par les époux Di Folco en vue de mettre « en ligne un bout de l’histoire de l’Atelier d’Aquitaine », promettant aux futurs lecteurs qu’ils allaient « vivre pendant plusieurs semaines un vrai feuilleton à rebondissements, avec menaces, tentatives d’intimidations, harcèlements de tout ordre, mensonges, révisionnisme… etc. ». Depuis, une dizaine d’articles particulièrement longs et agrémentés de très nombreuses images a été publiée, racontant la création de telle ou telle œuvre, distillant des remarques plus ou moins plaisantes sur telle ou telle personnalité du monde de l’art, et présentant dans le menu détail le déroulement de certaines journées. L’objectif poursuivi est de conforter l’idée selon laquelle, loin d’être de simples collaborateurs, ils sont parvenus à s’imposer en coauteurs des œuvres de Villeglé, produits d’un travail à plusieurs. Au-delà de cette page ouverte à la seule plume des époux, ces derniers ont tenté, en vain, de réécrire la page Wikipédia dédiée à « l’Atelier d’Aquitaine », lieu de création de très nombreuses œuvres de l’artiste et établi sur la propriété des Di Folco. Mais depuis lors, l’ensemble des tentatives de modification de l’article a été rejeté et le compte utilisateur des époux bloqué mi-janvier par la communauté Wikipédia.
Règlement de comptes sur la Toile
Les Di Folco ont également décidé de relayer leurs prétentions sur Facebook, tant sur une page dédiée que sur leur propre compte. En réponse, Jacques Villeglé investit pour la première fois les réseaux sociaux en s’inscrivant sur Facebook en novembre 2016. Son but ? « Face à l’utilisation non étayée de preuves des réseaux sociaux par les di Folco, j’ai décidé de sortir de mon silence et de rétablir les faits dans leur simplicité. Merci de partager ce message auprès de tous vos amis », énonce l’artiste avant de détailler longuement les éléments révélés lors de la première instance et de répondre publiquement aux époux. Tout en rappelant que « Je pense que les plus de 150 œuvres que je leur ai données en cadeau (représentant quand même, même si c’est un détail purement mercantile, plusieurs millions d’euros) auraient pu leur permettre de vivre et de bien vivre. Ce n’est quand même pas ma faute s’ils ont voulu 200 œuvres de plus », se référant alors à l’élément déclencheur de l’action judiciaire, soit le refus opposé par les époux de lui restituer ces œuvres. Les mêmes arguments sont repris publiquement par sa fille Adeline, qui relaie notamment des menaces exercées à son encontre. Dans l’attente de la décision de la cour d’appel, il est fort à parier que les parties en conflit continueront à utiliser tous les moyens possibles pour faire entendre leur vérité.
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L’affaire Villeglé, des tribunaux à Internet
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Site Internet de Jacques Villeglé
Légendes Photos :
Jacques Villeglé dans son atelier © Photo : Yves Bresson/MAMC de Saint-Étienne
Page Facebook de Jacques Villeglé.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°472 du 3 février 2017, avec le titre suivant : L’affaire Villeglé, des tribunaux à Internet