Foire & Salon

La céramique contemporaine fait une percée à la Fiac

Par Alexia Lanta Maestrati · lejournaldesarts.fr

Le 19 octobre 2018 - 424 mots

PARIS

Plus de vingt-cinq galeries exposent de la céramique, témoignant de l’intérêt des artistes actuels pour cette technique ancestrale.

Céramiques de Zoë Paul sur le stand de la galerie The Breeder à la Fiac, 18 octobre 2018
Céramiques de Zoë Paul sur le stand de la galerie The Breeder à la Fiac, 18 octobre 2018
© photo Alexia Lanta Maestrati pour Le Journal des Arts

A l’entrée du Grand Palais, le « bestiaire fantastique » en céramique d’Eric Croes, du parcours Hors les murs accueille le visiteur. Une fois les portes de la Fiac franchies, plus de vingt-cinq galeries proposent des oeuvres en céramique. C’est l’une des tendances fortes de cette édition de la foire.

Parmi les expositions personnelles consacrées aux artistes utilisant le médium, le stand de Victoria Miro est incontournable. Alors que la Monnaie de Paris ouvre la première rétrospective en France de Grayson Perry, la galeriste lui consacre son espace. Figure clef de l’art contemporain outre-Manche, l’artiste utilise la terre cuite, ce médium qu’il qualifie de « banlieue éloignée de l’art contemporain », pour exprimer les thèmes centraux de sa réflexion que sont le genre et l’identité. 

La galerie de Sèvres – c’est sa spécialité - présente les premières porcelaines de l’artiste de l’art cinétique argentin Julio Le Parc, fabriquées en 2018 par la manufacture de Sèvres (entre 16 000 et 70 000 euros). Jouant avec les effets d’optique, les porcelaines prennent des formes de vague ou d’une marche infinie, où le blanc, recevant les lumières, devient bleuté et rosé. Au premier étage, The Breeder (Athènes) présente une artiste moins établie ; Zoe Paul. Inspirés de ses recherches anthropologiques, des pots de formes assez classiques sont placés à côté des rideaux constitués de perles d’argile cuites dans des couleurs pastel et aux motifs antiques. 

Partout le long des allées du Grand Palais la céramique contemporaine est très visible. Sur les cimaises des brésiliens Mendes Wood DM, est accrochée une série de masques de Matthew Lutz-Kinoy, cuite selon un rituel japonais bien précis (8 000 euros). Ces têtes se retrouvent ensuite dans les toiles de l'américain. Sur le stand de Chantal Crousel, la table au 40 grenades colorées de Mona Hatoum ne sera restée que le jour du vernissage, acquise très rapidement par une collection privée asiatique. 

Plus loin des sculptures d’aspect antique de Simone Fattal (Kaufmann Repetto) qui aura une rétrospective en mars 2019 au Moma PS1 et des propositions moins contemporaines comme les assiettes abstraites de 1957 de Lucio Fontana (MDC Massimo De Carlo), ou une sculpture d’Eduardo Chillida (Waddington Custot). Michel Rein expose lui 3 sculptures colorées de l’italien Michele Ciacciofera

Longtemps enfermée dans la catégorie artisanat, la céramique connaît un regain d'intérêt, comme en témoigne également les premières ventes aux enchères chez Christie’s et Phillips à Londres au début du mois d’octobre pendant la Frieze Week.
 

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