Comment les antiquaires ont-ils vécu la fin de l’année 2008 ?
Tout le monde a senti un ralentissement commercial, une absence de passage en galerie, une timidité des clients à dépenser. Les Russes, qui ont été d’actifs acheteurs depuis trois ans, ont disparu. Malgré cela, nous faisons le bilan d’une année 2008 positive car la Biennale des antiquaires n’a pas souffert de la crise financière. Beaucoup d’entre nous y ont vendu à une clientèle traditionnelle, surtout européenne, les Américains ayant été aussi moins présents.
Comment votre profession envisage-t-elle l’année 2009 ?
Pour le moment, nous sommes dans une période de gel de la consommation qui, nous l’espérons, va disparaître dans les mois à venir. Le marché de l’art restera touché pour les œuvres de qualité moyenne. Mais les objets de qualité exceptionnelle vont continuer à se vendre à des prix importants. Alors que tout ce qui a été fortement spéculatif, à l’instar de l’art contemporain, va connaître des réajustements, nous pensons que le marché va revenir à des valeurs plus sûres, que ce soit le mobilier XVIIIe, l’art archaïque chinois et bien d’autres domaines de collection. Bien que le marché américain soit à présent sinistré, nous ne doutons pas de la capacité de l’Amérique à se relever de la crise, plus vite qu’on peut le croire.
Dans ce contexte, allez-vous maintenir la prochaine édition du Salon du collectionneur prévue à l’automne prochain ?
Plus que jamais, car notre credo au SNA est de défendre notre métier d’antiquaire qui, pour sa tradition, sa qualité et sa diversité, fait partie du patrimoine culturel français. À un moment où la clientèle est en train de déserter les boutiques, il est nécessaire de créer des opportunités de rencontres débouchant sur des échanges positifs entre marchands et amateurs d’art. En outre, il est important pour le SNA de maintenir un événement annuel. Le Salon du collectionneur, qui aura lieu du 11 au 21 septembre, répondra à cette demande.
Quelles seront les particularités de cette édition du Salon du collectionneur ?
Cette quatrième édition se veut toujours un salon de spécialités. Nous allons en accueillir de nouvelles comme la numismatique et la bibliophilie par exemple. Nous désirerons maintenir, sinon augmenter le niveau de qualité de ce rendez-vous. Crise ou pas crise, lorsque l’on a des objets de premier plan, on attire une clientèle en conséquence.
Quels sont les autres chantiers du SNA pour 2009 ?
Nous bataillons sans relâche sur des dossiers juridiques et fiscaux comme celui du droit de suite, de la TVA à l’importation (lire p. 27), du changement des seuils de valeur des œuvres d’art pour des demandes de sortie du territoire français, ou encore sur la consultation des bases de données des objets volés. Nous aimerions par ailleurs faire revivre le Comité de liaison du marché de l’art, qui regroupe les principaux syndicats représentant les acteurs du marché de l’art français. Cette instance informelle a une action commune positive. Elle est notamment perçue comme un interlocuteur privilégié auprès des pouvoirs publics. Plus généralement, nous entendons favoriser toutes les manifestations qui font la promotion de notre métier.
La manifestation « Le marché de l’art en fête » en fait-elle partie ? En quoi consiste-t-elle ?
C’est un nouveau rendez-vous créé à l’initiative de plusieurs organismes professionnels regroupant les galeries, les antiquaires, les libraires et les experts, lesquels ont décidé de s’unir le temps d’un week-end Portes ouvertes pour mettre en lumière le dynamisme, le savoir-faire et la spécificité de leur métier. La première édition aura lieu les 18 et 19 avril, sur le thème du voyage, et proposera des expositions, estimations gratuites, conférences et autres animations, dans la plus grande convivialité.
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Hervé Aaron, président du Syndicat national des antiquaires (SNA) et Antoine Lebel, responsable du Salon du collectionneur, Paris
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°295 du 23 janvier 2009, avec le titre suivant : Hervé Aaron, président du Syndicat national des antiquaires (SNA) et Antoine Lebel, responsable du Salon du collectionneur, Paris