La maison de ventes marseillaise Leclere a réuni quelques dessins, parmi lesquels se trouve une œuvre inédite de Théodore Géricault, faisant partie de ses dessins érotiques récemment redécouverts.
Réalisé au crayon noir vers 1815, Suzanne et les vieillards a été estimé 20 000 euros. Tirée de l’Ancien Testament, la scène relate les malheurs de Suzanne, très belle et pieuse mère de famille de Babylonie. Deux notables licencieux, qui la surprennent à son bain, veulent la séduire. Elle les repousse et ils l’accusent alors d’adultère par eux. Le prophète Daniel les confond. Les vieux grivois sont condamnés et lapidés. « Mais dans notre dessin, l’histoire dérape, raconte le commissaire-priseur Damien Leclere. À la différence des peintres de la Renaissance qui s’emparèrent de l’épisode pour peindre une Suzanne nue et désirable repoussant les avances des vieillards, Géricault dessine une version fantasmatique qui contredit l’essence du texte original. Le peintre s’est plu à imaginer et à représenter une scène improbable, celle d’une Suzanne, épouse vertueuse, acceptant avec plaisir la requête des deux vieillards. Géricault transgresse ici avec délectation la morale et l’iconographie traditionnelle. »
Le Musée du Louvre possède quelques-uns de ces dessins érotiques de Géricault des années 1815-1817, dont les sujets illustrent des viols, des rapts et des étreintes pulsionnelles.
Le 31 mars 2012, maison de ventes Leclere, 5, rue Vincent-Courdouan, Marseille (13), tél. 04 91 50 00 00, www.leclere-mdv.com
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Géricault, ce féroce Éros
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°645 du 1 avril 2012, avec le titre suivant : Géricault, ce féroce Éros