LONDRES / ROYAUME-UNI
La foire londonienne expose jusqu’à dimanche, ce qui se veut le meilleur de la création du XXIe siècle selon un ordre bien établi.
A la Fiac, la structure circulaire du Grand Palais, offre d’abord au visiteur les galeries les plus établies, puis une subtile hiérarchie de marchands à mesure qu’il s’éloigne vers la périphérie. A Londres, la Frieze présente une scénographie différente, liée à la structure de son bâtiment rectangulaire éphémère, une gigantesque tente élevée et démontée chaque année dans Regent’s Park pour la manifestation. Les grandes enseignes sont réparties tout le long, jusqu’au carré central, où se situe la sortie principale. En bout de tente « Focus » rassemble de plus jeunes galeries.
A la différence également de la Fiac qui abrite tous les secteurs sous le Grand Palais, la manifestation londonienne dispose d’un deuxième lieu. A un quart d’heure de marche, Frieze Masters, également sous tente, propose dans une ambiance fort différente et plus tranquille, des oeuvres de l’antiquité jusqu’à l’année 2000 (en théorie).
A l’entrée de Frieze, c’est l’arbre de bronze échoué, d’une trentaines de tonnes, encerclé d’eau de la plasticienne franco italienne Tatiana Trouvé qui accueille le visiteur sur le stand de Kamel Mennour, son nouveau galeriste. De l’autre côté la londonienne Pilar Corrias fête ses dix ans en présentant des oeuvres de toutes les artistes femmes de sa galerie (Elizabeth Neel, Rachel Rose ou encore Keren Cytter ).
En avançant dans les allées les mastodontes du marché, tous présents, se succèdent. La White Cube a remplacé les classiques cimaises blanches par des grillages métalliques pour accueillir les oeuvres du chinois Liu Wei qui a lui même organisé le stand. Hauser and Wirth présente une sélection d’artistes notamment Roni Horn, Lorna Simpson, Mark Wallinger ou encore Jenny Holzer, également exposée chez Sprüth Magers aux côtés de Thomas Demand, Marcel van Eeden, et Kaari Upson, dont le stand est lauréat du Frieze Stand Prize, qui récompense chaque année un stand pour sa qualité artistique.
S’ensuivent des galeries moins établies mais avec des propositions non moins pertinentes, comme en témoigne le stand de Kavi Gupta qui montre des oeuvres du mouvement de chicago AfriCobra (African Commune of Bad Relevant Artists). C’est ici que l’on retrouve une section thématique d’auteur intitulée « Social work ». En 2017 cette section s’appelait Sex Work et montrait le travail d’artistes femmes des années 60/70. Cette année, la caution intellectuelle de la foire présente le travail d’une dizaine de femmes artistes, souvent oubliées par l’histoire et/ou le marché et qui ont marqué les année 80/90. On relève ainsi The Audition de Sonia Boyce, (acquise par la Tate), un ensemble de 400 photographies en noir et blanc de personnes essayant des perruques afro.
Enfin, la section Focus, composée de 32 galeries âgées de moins de douze ans, présente entre autres les parisiennes Sultana avec les travaux de Justin Fitzpatrick, Olivier Millagou et Walter Pfeiffer qui explore la représentation du corps et de la masculinité, ou encore High Art, avec une exposition de groupe autour de l’anti-humanisme (Tom Humphreys, Dena Yago and Keith Farquhar…). Celle-ci fera cette année son entrée à la Fiac.
Si une manifestation mérite plus que toute autre son nom de foire, c’est bien la Frieze. Dans un lieu très impersonnel où l’on pourrait très bien montrer des aspirateurs et des casseroles, les œuvres d’arts paraissent désacralisées. Partout du monde, beaucoup de monde. Notamment dans les nombreuses zones de restauration, qui dans une ambiance de hall de gare servent des salades dans des boîtes recyclables et des jus de fruit bio.
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Frieze 2018, premières impressions
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