PARIS
En 2018, 89 galeries exposant à Bâle sont également présentes sous la nef du Grand Palais. Par ailleurs, le contingent italien est très visible cette année.
Paris. Concilier originalité et qualité de sélection, telle est la difficile équation à laquelle sont confrontées les foires. Pour les prestigieuses Frieze comme pour la Fiac, la recherche d’une montée en gamme conduit à sélectionner des galeries présentes à Art Basel. La proportion de galeries présentes aux trois foires qui était de 5 % en 2005, est passée à 15 % en 2015 pour atteindre aujourd’hui 21 % sur la section principale (1). La hausse enregistrée sur les trois dernières années doit toutefois être imputée à Frieze, qui a intégré dans sa sélection de nouvelles galeries déjà présentes à la Fiac et à la foire de Bâle. Le profil des galeries présentes à la Fiac vis-à-vis de celles de Bâle est quant à lui resté sensiblement le même depuis 2015 avec 43 % de galeries communes aux trois foires.
Le cousinage du trio semble particulièrement marqué pour les galeries issues de pays traditionnellement moins représentés dans les foires occidentales comme la Corée, la Hongrie ou encore le Brésil. Peu de galeries provenant de ces pays sont acceptées, aussi la probabilité est-elle élevée de retrouver les mêmes enseignes d’une foire à l’autre. L’ouverture à la diversité s’avère toute relative. Mais ce phénomène n’empêche toutefois pas les foires de marquer leur identité. Frieze est avant tout anglo-saxonne, un peu moins de la moitié des galeries étant américaines ou britanniques (45 %). Si les Allemands arrivent à tirer leur épingle du jeu à Londres avec un peu plus de 10 % de galeries, les représentations des autres pays sont très dispersées. On ne compte que 5 % de galeries françaises. La Fiac semble de son côté vouloir pencher vers l’Europe du Sud. Bien que les galeries américaines y soient largement représentées – les réalités du marché international faisant loi –, les proportions de galeries françaises, allemandes, mais aussi italiennes sont très honorables. On compte ainsi 57 galeries françaises et 65 galeries installées en France sur un total de 195 galeries. Le contingent de galeries italiennes n’est pas très loin non plus de celui des galeries allemandes et le domine même dans la section principale. Cette coloration Europe du Sud permet à la Fiac de se distinguer de Bâle, puisque les galeries communes que la foire compte avec Bâle sont plus nombreuses parmi les galeries américaines, suisses autrichiennes, allemandes et britanniques que parmi les galeries italiennes (une sur deux), ou françaises (une sur trois).
Si la présence de galeries françaises est naturelle dans la foire parisienne, celle des galeries italiennes est plus atypique au regard des hiérarchies usuelles sur le marché de l’art international. Ce mouvement est-il justifié par le dynamisme des galeries italiennes et l’audace de leurs choix sur les artistes contemporains ? Est-il un des effets de la loi italienne qui veut que toute œuvre réalisée depuis plus de cinquante ans doive être soumise à un certificat de libre circulation ; loi qui a déjà, sur les années récentes, dopé les transactions opérées sur plusieurs artistes italiens (Lucio Fontana, Alighiero Boetti, Arnaldo Pomodoro, etc.) dont la production est sur le point d’entrer dans la zone rouge ? La réponse viendra en partie des œuvres présentées sur les stands italiens.
(1) Nombre de galeries communes dans les sections principales multiplié par trois et divisé par le nombre total de galeries dans les trois foires.
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Fiac 2018 : La Fiac rivalise avec Art Basel et se distingue en hissant le pavillon italien
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°508 du 5 octobre 2018, avec le titre suivant : Fiac 2018 : La Fiac rivalise avec Art Basel et se distingue en hissant le pavillon italien