PARIS
Paris. L’initiative est singulière, mais pas complètement nouvelle.
Quelques maisons de ventes ont déjà proposé à des marchands d’investir leur espace, c’est le cas de Jeunes Marchands démarré en 2017 chez Tajan et qui se déroulera chez Sotheby’s en décembre prochain, ou de Christie’s Hongkong qui avait accueilli trois galeristes en mai dernier. « À Drouot, cela à plus de sens qu’ailleurs, l’histoire de l’art s’est écrite entre ses murs et nous souhaitons inscrire le street art dans cette lignée », explique Mehdi Ben Cheikh, à la fois directeur de la Galerie Itinerrance et directeur artistique de l’événement, dans un mélange des rôles tout aussi singulier. Cette deuxième édition de la manifestation (l’an passé la foire se déroulait à la cité de la mode), accueillait vingt galeries françaises et internationales (Londres, Santiago, Los Angeles, Tunis,...). Pour clôturer l’événement, un vingtaine d’œuvres passaient à l’encan.
Sur les stands, la qualité des œuvres était disparate, ainsi que les prix, de 60 euros pour les lithographies jusqu’à 365 000 euros pour un original de Banksy. La manifestation mélangeait quelques pointures (Swoon, Shepard Fairey, Futura, Roa) à des artistes franchement médiocres. Les galeristes étaient dans l’ensemble satisfaits de l’organisation et des moyens mis en place. Et pour la directrice de la LJ Galerie, Adeline Jeudy, les ventes étaient plutôt « positives, nous avons vendu à de nouveaux clients, des amateurs éclairés, mais qui ne connaissent pas nécessairement le street art. Nous considérons Drouot comme un bâtiment, la structure est idéale, nous sommes étonnés que ça ne se soit pas fait avant. » La foire a attiré un public plus jeune que les habituels visiteurs de l’hôtel des ventes. Il s’agissait bien d’un des objectifs de la foire que de « sensibiliser les collectionneurs qui ont la démarche de collectionner, mais pas du street art. Le retour est positif de leur part », assure le directeur artistique. Cependant la manifestation a surtout attiré un public local.
Cette initiative a vocation à se pérenniser. « Cela fait partie de l’ADN de Drouot d’être une place marchande, d’être un carrefour à la fois culturel et du marché de l’art. Nous ne considérons plus qu’il y a un premier et un second marché, ce sont des notions qui sont un peu dépassées. Il y a un marché de l’art avec des professionnels qui valorisent les objets et les artistes avec différents modes de diffusion », explique le directeur général de Drouot, Olivier Lange.
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Drouot accueille sa première foire en ses murs
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°508 du 5 octobre 2018, avec le titre suivant : Drouot accueille sa première foire en ses murs