LYON - Pour sa troisième édition, Docks Art Fair semble atteindre l’âge de la maturité. Certes, l’événement organisé du 13 au 18 septembre est resté inégal.
Il y avait de quoi tousser devant le stand prétentieux de Golden Brain (Paris), présentant sous le nom de guerre de Feebrile une pâle resucée de Pierre Molinier et Claude Cahun. En revanche, d’autres exposants avaient consenti de sérieux efforts, à l’instar de Georges-Philippe & Nathalie Vallois (Paris), à l’affiche avec un gigantesque balcon penché de Julien Berthier. « Docks est un endroit intéressant pour montrer des grosses pièces, qu’il serait compliqué de montrer ailleurs », confiait Georges-Philippe Vallois. On appréciait aussi les totems composés d’objets du quotidien de Séverine Hubard chez Marion Meyer Contemporain (Paris), ou les jeux de dilatation temporelle des vidéos de Mehdi Meddacci chez Odile Ouizeman (Paris). De son côté, Christophe Gaillard (Paris) a eu le bon goût de remettre en selle Hélène Delprat, une artiste hors norme, tout en finesse grinçante.
Industriels curieux
Bien que la proximité avec la Biennale d’art contemporain soit un plus indéniable en termes de communication, cette contiguïté a paradoxalement privé le salon d’une réelle attention, du moins lors du prévernissage. De passage pour une seule journée, certains collectionneurs parisiens se sont contentés de traverser la foire en coup de vent. Néanmoins, le vernissage et le jour suivant la preview [visite en avant-première] ont engendré plus de contacts. « Il y a eu des soirées organisées avec des groupes industriels très curieux. Pour nous, c’est positif », estimait Martine de la Châtre (Paris).
Si les foires ont longtemps tenté de donner le change aux maisons de ventes en jouant sur l’instantané, l’immédiateté n’est plus de mise. Comme dans le cas des ventes publiques, les transactions nécessitent un long travail préalable. « C’est un salon qu’il faut vraiment préparer en amont, sans attendre que quelqu’un vienne. On s’en sort grâce à cette petite préparation », confiait Christophe Gaillard. De même, Aline Vidal (Paris) a finalisé sur Docks Art Fair deux ventes d’œuvres de Stéphane Thidet dont la négociation avait débuté en galerie. De son côté, Cortex Athletico (Bordeaux) a cédé trois des quatre toiles de Franck Eon tout en nouant des contacts avec des commissaires d’exposition. Certains vétérans ont aussi fait feu de tout bois. Laurent Godin (Paris) a négocié plus de dix dessins et deux peintures de Scoli Acosta, tout en amorçant des projets institutionnels pour cet artiste. Les Vallois également ont engrangé des contacts muséaux en faveur de Julien Berthier tout en rentrant dans leurs frais. Certains participants affichaient pourtant seulement des options sur des pièces.« La foire a un bon format, elle est très conviviale, mais pour les affaires c’est plus calme, confiait Olivier Robert (Paris). » L’enjeu économique reste toutefois moindre que sur des événements plus coûteux. « Docks, c’est un échauffement, soulignait Thomas Bernard, de Cortex Athletico. C’est comme un match amical, où l’on cale les équipes et où les galeries échangent des informations. » Attention cependant à ce que la foire ne vire pas en simple forum
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« Docks, un échauffement »
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Abonnez-vous dès 1 €Séverine Hubard, Les Totems, 2011, vue du stand de la galerie Marion Meyer Contemporain sur le salon Docks Art Fair, Lyon. © Marion Meyer Contemporain.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°353 du 23 septembre 2011, avec le titre suivant : « Docks, un échauffement »