Christie’s a tiré le marché vers le haut grâce à quelques lots stars, absents de la vente de Sotheby’s.
Londres. Les ventes du soir d’art impressionniste, moderne et contemporain de Londres ont réalisé un total cumulé de 296,4 millions de livres sterling frais compris (346,6 M€) – un résultat en baisse de 10 % par rapport à l’an passé.
Christie’s a obtenu le 6 mars un bon score avec 196,7 millions de livres (230 M€), dépassant son estimation basse, et 11 lots non vendus. Dans sa vente consacrée aux surréalistes, une toile de Magritte, L’Ami intime (1958, [voir ill.]), s’est vendue 33,6 millions de livres (39,2 M€), soit le deuxième prix le plus élevé pour l’artiste belge. Dans la vacation « 20th/21th Century », c’est une œuvre de Francis Bacon (Paysage près de Malabata, Tanger, 1963) qui a dominé (19,6 M£ ; 22,9 M€), suivie de California (1965), de David Hockney (18,7 M£ ; 21,8 M€) et de Matinée sur la Seine, temps net (1897), de Monet (14,4 M£ ; 16,8 M€).
Le 7 mars, la vente de Sotheby’s, un peu laborieuse, a rapporté 99,7 millions de livres (116,5 M€), dans la fourchette de son estimation (avec 6 lots invendus). C’est 60 millions en moins que l’an dernier où un Kandinsky avait été adjugé 37 millions de livres (et un Gerhard Richter, 24 M£). Fait inhabituel, dix lots ont été retirés avant la vente, parmi lesquels un Portrait de Lluís Vilaró (1904), de la période bleue de Picasso, officiellement pour n’avoir pas rencontré d’intérêt. La maison de ventes a clairement manqué de locomotives. « Nous sommes habitués à voir des œuvres à 10 millions et plus, ce n’était pas le cas pour cette saison, a commenté le marchand d’art impressionniste et moderne Christian Ogier. Joue aussi le fait que les maisons ne trouvent pas à Londres ou en Europe ces grandes collections qu’elles dénichent à chaque saison à New York. » L’auctioneer a cependant bien vendu l’Homme à la pipe de Picasso (13,7 M£ ; 16 M€), mais aussi une toile de Françoise Gilot (Portrait de Geneviève avec un collier de colombes, 1944) adjugée 723 900 livres (846,5 M€), plus de trois fois son estimation haute.
Lors de cette session de printemps, il y a eu très peu d’étincelles, la plupart des lots ayant été adjugés (au marteau) dans la limite de leurs estimations, signe que celles-ci sont un peu trop élevées. « Elles n’ont pas encore été réajustées alors qu’il y a un tassement des prix. Cela, beaucoup de vendeurs ne l’ont pas encore intégré », a analysé le marchand.
À noter, alors même que l’impressionnisme fête ses 150 ans, il y avait une absence de poids lourd en ce domaine.
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Des ventes de Londres à deux vitesses
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°629 du 15 mars 2024, avec le titre suivant : Des ventes de Londres à deux vitesses