Comme l’ont montré les bons résultats enregistrés en 1996 par Christie’s et Sotheby’s à Hong Kong et le succès croissant des ventes aux enchères organisées en Chine (lire notre précédent numéro), les acheteurs chinois sont en passe de dominer le marché, et leurs préférences ne manqueront pas d’influencer son évolution.
HONG KONG - Par superstition, les amateurs chinois rechignent à acheter des pièces exhumées des tombes. Ces objets funéraires n’apparaissent pas dans les catalogues des ventes publiques organisées en Chine et ne s’écoulent pas davantage à Hong Kong, mais plutôt à New York et à Londres. Ce facteur, associé au nombre croissant de figurines Tang et de poteries Han récemment mises au jour qui viennent sur le marché, a entraîné une chute spectaculaire de leur cote. Certaines poteries néolithiques s’achètent désormais au dixième de leur valeur d’hier, tandis que le prix d’une figurine Tang ordinaire a baissé de moitié. Les pièces funéraires les plus remarquables continuent cependant d’atteindre des prix élevés.
Les collectionneurs chinois recherchent avant tout des œuvres et des objets d’art de qualité exceptionnelle. Les porcelaines richement décorées des périodes Ming et Quin, appréciées depuis longtemps en Occident, attirent aujourd’hui la nouvelle génération de collectionneurs lorsqu’elles proviennent de manufactures impériales et que leur décor fait référence au symbolisme chinois. Par ailleurs, si les récentes ventes ont confirmé une fois encore la prédilection des Asiatiques pour le jade, le goût des nouveaux acheteurs, notamment ceux de Taiwan, semble évoluer. Au-delà des jades, des porcelaines et des bronzes les plus spectaculaires, les sculptures chinoises anciennes connaissent un regain d’intérêt, surtout celles d’inspiration bouddhiste.
Jusqu’à présent, Hong Kong dominait le marché de la peinture chinoise des XIXe et XXe siècle, tandis que les peintures antérieures trouvaient preneur à New York. Cependant, une vente de peintures et de manuscrits anciens organisée chez Christie’s New York le 18 septembre 1996 a vu 60 % des lots aller à des collectionneurs asiatiques, et deux pièces ont même été achetées par l’État pour le nouveau Musée de Shanghai.
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Des goûts et des couleurs
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°33 du 1 février 1997, avec le titre suivant : Des goûts et des couleurs