À Lyon, Docks Art Fair, organisée en parallèle à la Biennale, peine à faire le plein et à exciter la rétine.
LYON - Elle est née en 2007 et présente cette année sa cinquième édition. À Lyon, Docks Art Fair a dès ses débuts opté pour une périodicité biennale, afin de coïncider avec la Biennale de Lyon et l’important flux de visiteurs drainé dans son sillage – en 2014, un rendez-vous axé sur la photographie a toutefois été institué les années paires, hors Biennale, avec « Photo Docks Art ».
Dirigée par Patricia Houg, cofondatrice de la galerie Houg (Lyon) dont elle ne s’occupe plus aujourd’hui, la manifestation impose à ses exposants de présenter des solo shows, monographies qui resteront visibles pendant trois semaines après la tenue du salon.
Au vu de la multiplication actuelle des foires, se pose la question de savoir si la ville de Lyon peut en accueillir une. Patricia Houg en est convaincue : « Il y a dans la grande région, jusqu’à Saint-Étienne et Grenoble, un grand nombre de collectionneurs qui s’approprient ce rendez-vous, car une manifestation marchande manquait à Lyon », assure-t-elle. La réalité semble être plus nuancée. « Nous n’avons vu passer personne lors du vernissage [qui coïncidait avec les journées
professionnelles de la Biennale], se lamentait un exposant au matin du deuxième jour. Il y a certes une dilution des choses car de nombreux événements parallèles sont proposés cette année, mais il y a un manque criant de communication. Pas un panneau n’a été installé face à la Sucrière [distante seulement de 150 mètres] et je crois nécessaire de discuter avec tous les acteurs locaux afin de fédérer les initiatives, d’autant que la Ville et la Région se montrent plutôt bienveillantes. »
Une « foire pépinière »
À l’intérieur, dans un bâtiment récent et rutilant, vingt-deux exposants se sont installés dans des stands parfaitement agencés. Mais ce que le visiteur y voit laisse quelquefois pantois. Quelques galeries heureusement sont venues avec des propositions attrayantes comme Eva Meyer (Paris) qui exposait des travaux récents du Canadien Michel de Broin ; soit des épreuves cyanotypes figurant des trous, à la fois motifs et voies de passage, percés dans des clôtures. Sur le stand de la galerie les Filles du Calvaire (Paris), la photographe néerlandaise Ellen Kooi explorait un rapport lyrique entre l’homme et la nature, tandis que chez Laurent Godin (Paris) Marlène Mocquet faisait montre de plus de maturité dans ses nouveaux tableaux. Intrigante était en outre la peinture très organique et amalgamée de Guillaume Treppoz présentée par Henri Chartier (Lyon). Ce qui au final est peu.
Sortir d’une logique élémentaire de stands afin de mieux synchroniser les énergies, et créer une véritable « foire pépinière » appelée de ses vœux par Patricia Houg, pourrait être un premier pas en vue de lui conférer plus d’attractivité, mais cela ne règlera pas la question d’une sélection qui se doit d’être plus précise.
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Des Docks assez fades
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Abonnez-vous dès 1 €jusqu’au 4 octobre, Pavillon 8, 59, quai Rambaud, 69002 Lyon, www.docksartfair.com, tlj sauf lun di-mardi 11h-18h, entrée 5 €.
Légende Photo :
Michel De Broin, Anthropométrie, 2013, cyanotype sur papier Stonehenge, 76 x 102 cm. © Michel De Broin et Galerie Eva Meyer, Paris.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°441 du 18 septembre 2015, avec le titre suivant : Des Docks assez fades