Christine Phal, un salon pour dessein

Un père qui se plaît à peindre, une mère, à écrire. Elle se voit continuer à faire de l’image, se rêve du côté du cinéma, mais fera « finalement son devoir ». Entendre quinze années raisonnables avec mari, enfant et pharmacie. En 1990, elle se lance et ouvre une galerie où l’apprentie défendra déjà une exigence militante d’accessibilité. Expositions, publications et enthousiasme n’y suffiront pas.
 
Quelques « bouillons financiers » plus tard, la galerie change de manière. Christine Phal met en place une efficace stratégie de bernard-l’ermite : s’installer dans des coquilles vides. De lieux en lieux, la galerie devenue nomade négocie et organise – souvent au pied levé – des expositions dans des espaces inoccupés. Et ça va marcher. Aguerrie, la dame se sédentarise à nouveau, « l’œil neuf, plus structurée, plus sérieuse ». C’est là qu’elle « affine sa terminologie » et glisse vers le support papier, pour lequel elle imagine une coquille toute neuve : ce sera le premier Salon du dessin contemporain en 2007.
 
Quatre itinérances plus tard, la charpente s’est étoffée. Non sans quelques remous. D’associative, la jeune structure s’est faite commerciale, et l’on annonce soixante-sept exposants au Carrousel du Louvre. Dans une coquille conforme.