PARIS
La galerie Malingue veut faire découvrir au public l’œuvre rare et méconnue de cet artiste proche des symbolistes.
Paris. Il importait à Daniel Malingue de faire découvrir Charles Filiger (1863-1928), artiste méconnu dont la dernière exposition remonte à 1990 au Musée d’art moderne de Strasbourg. « C’est une longue histoire familiale. Maurice Malingue, le père de Daniel, qui n’était pas marchand, mais historien d’art, s’est beaucoup intéressé à Gauguin, rédigeant deux monographies sur lui dans les années 1940. C’est dans le cadre de ses recherches qu’il a découvert Filiger, ami avec Gauguin », explique Perrine Le Blan, directrice de la galerie. Maurice Malingue a aussi organisé à la galerie Kléber (Paris) à la fin des années 1940 une exposition intitulée « Gauguin et ses amis », qui présentait une douzaine d’œuvres de Filiger. C’est à cette occasion qu’André Breton a découvert l’artiste et a commencé à le collectionner. « Breton espérait qu’au fil du temps, Filiger serait reconnu, mais cela ne s’est pas produit. La galerie Malingue veut en quelque sorte remédier à cela en faisant un travail muséal », explique la directrice.
L’exposition réunit 80 œuvres – surtout des dessins et des cartons de petits formats – présentées chronologiquement, dont 80 % prêtés par des collectionneurs privés. Le reste provient de cinq musées : Quimper, Pont-Aven, Saint-Germain-en-Laye, Albi et Indianapolis.
S’il est associé au mouvement symboliste (il se rapproche de son esthétique sans en épouser les théories), il a développé un style très personnel, présentant une image transfigurée de la nature au travers de petits paysages de Bretagne à côté de scènes religieuses inspirées de sa passion pour les Primitifs italiens.
« Depuis l’ouverture de l’exposition il y a un mois, nous avons eu plus de 1 500 visiteurs ! », souligne Perrine Le Blan. Non commerciale au départ, l’exposition l’est devenue puisque certains prêteurs ont finalement décidé de céder leurs œuvres : trois sont donc à vendre pour des prix allant de 100 000 à 160 000 euros – son record en ventes publiques étant de 350 000 euros pour Berger au Pouldu (Christie’s Paris, 2016), visible à la galerie.
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Charles Filiger sort de l’ombre
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°524 du 24 mai 2019, avec le titre suivant : Charles Filiger sort de l’ombre