Mis à part les créations reconnues de Georges Jouve, le travail de nombreux céramistes d’après-guerre reste encore confidentiel. Pas pour longtemps répondent les spécialistes de cet art du feu.
Le marché de la céramique française des années 1950 reste encore un terrain en friche. Rares sont les céramistes à avoir une visibilité et une vraie cote. La plupart des pièces de cette période, quel que soit leur style, sont accessibles pour une poignée de centaines d’euros. Alors que les créations de Georges Jouve se négocient plusieurs milliers ou dizaines de milliers d’euros.
Pour une poignée d’euros
De la série industrielle limitée à la pièce unique, la production céramique de l’après-guerre est riche et diverse. Elle a fait des potiers des artistes à part entière. L’intervention d’artistes plasticiens, tel Picasso à Vallauris ou Fernand Léger à Biot, en bouleverse d’autant plus la perception.
Cette production nouvelle concerne les pièces utilitaires que sont bouteilles, coupes et vases, mais peut également s’en évader et adopter une grande liberté sculpturale abstraite ou figurative. Elle peut avoir la rugosité du grès comme l’uniformité des couvertes lisses et brillantes. Elle s’exalte parfois dans la couleur ou le dessin. Plusieurs noms de céramistes, un peu tombés dans l’oubli, resurgissent aujourd’hui grâce au travail d’antiquaires et d’historiens spécialisés.
C’est le cas de Jacques Blin dont le style est très reconnaissable par l’aspect nuagé de l’émail et des décors de personnages et d’animaux stylisés gravés profondément dans la terre encore crue. Ou encore André Borderie et son répertoire formel en terre chamottée recouverte d’un épais engobe à l’aspect granuleux ou craquelé. Il y a aussi Jean Derval qui, comme Jacques Innocenti, se sert de la terre rouge de Vallauris pour appliquer des décors figuratifs.
Chez Roger Capron, il faut faire le tri. Parallèlement à une production quasi industrielle, il a réalisé de belles pièces aux graphismes et reliefs marqués, réservées aux expositions. Mais aussi Denyse Gatard pour ses pièces de formes jaune paille et vert anis ; Mado Jolain qui réinvente la céramique d’extérieur ; Élisabeth Joulia éprise de la terre dans son expression la plus brute ; Gilbert Valentin inspiré par le biomorphisme. Et bien d’autres encore.
Galerie Artrium, 6, rue de Seine, Paris VIe, tél. 01 43 26 77 12. Ex-antiquaire des Puces, Thomas Fritsch a ouvert sa galerie il y a deux ans. Il est un spécialiste des années 1950. Brigitte et Olivier Ardaillon, marché Paul-Bert, 110, rue des Rosiers, 93400 Saint-Ouen, tél. 06 12 07 00 46. Installé depuis deux ans à Saint-Ouen, ce couple est passionné de céramiques. Camard & Associés, 18, rue de la Grange-Batelière, Paris IXe, tél. 01 42 46 35 74. Maison de vente spécialisée dans les arts décoratifs du xxe siècle. Tajan, 37 rue des Mathurins, 75008 Paris, tél. 01 53 30 30 30. Au sein de la maison de vente, l’expert Jean-Jacques Wattel présente des pièces des années 1950 dans ses ventes de design.
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Céramiques 1950
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°583 du 1 septembre 2006, avec le titre suivant : Céramiques 1950