Dénommée aussi « Tour et Taxis », Brafa, la foire des antiquaires de Bruxelles organisée fin janvier, adopte des allures plus classiques tandis que l’ouverture au design est mise en veilleuse. L’événement a choisi de privilégier le vivier de collectionneurs d’art primitif présent en Belgique en se dotant d’un nouveau pôle africain.
BRUXELLES - À l’heure où la confiance n’est pas vraiment au beau fixe, les foires ont tout intérêt à miser sur leurs atouts locaux. Or quel est le point fort de la Belgique ? Son vivier de collectionneurs d’art primitif. Bernard De Leye, le nouveau président de Brafa, la Foire des antiquaires de Bruxelles – dénommée aussi Tour et Taxis – qui se tient du 22 au 31 janvier, l’a bien compris en créant un vrai pôle dédié à cette spécialité. Les marchands Jacques Germain (Lorraine, Québec), Patrick Mestdagh (Bruxelles) et Bernard Dulon (Paris) viendront ainsi conforter les présences des Bruxellois Didier Claes, Pierre Dartevelle et Serge Schoffel. Aucun des participants ne se voile la face. Ainsi Bernard Dulon confie-t-il ne pas avoir vu grand-monde acheter entre 1 000 et 20 000 euros en galerie ces derniers temps. « On est dans une zone difficile », admet Patrick Mestdagh, lequel prévoit notamment une belle dague moghole. « Nous avons connu une période de frilosité, où les gens se sont cloîtrés chez eux. Ils reviennent maintenant, mais les budgets sont un peu plus serrés. »
Malgré le retrait de quelques galeries d’art moderne comme Antoine Laurentin (Paris), lequel participera en mars à Tefaf [The European Fine Art Fair, Maastricht], ou la Galerie des Modernes (Paris), d’autres marchands ont répondu présent. Nouveau venu, Laurent de Puybaudet (Paris) envisage de présenter des dessins de Picabia et Zadkine. Son confrère Michel Zlotowski (Paris) déploie sur un grand stand une aquarelle de Miró de la série des « Signes et Figurations », et des gouaches de Léger des années 1950. « On y va confiant, indique Éric Mouchet, de la galerie Zlotowski. Nous avons été encouragés par la Foire internationale d’art contemporain [à Paris], qui nous a donné des ailes en octobre. » C’est également fort de son succès au Salon du collectionneur à Paris que Philippe E. Mendes (Paris) a décidé de monter dans le train bruxellois. Son stand emmènera le visiteur de surprises en divertissements, avec une étude de singe par Jan Weenix ou un chat en bronze d’Yvan Theimer. La veine animalière domine aussi l’accrochage de Xavier Eeckhout (Paris), avec en particulier un couple de tigres d’Auguste Tremont, un artiste ayant beaucoup travaillé avec l’État belge.
Un parfum classique s’empare du salon avec l’arrivée du spécialiste du mobilier du XVIIIe, Pierre-Olivier Chanel (Paris), et de quelques marchands de tableaux anciens parisiens comme Georges De Jonkheere et Jacques Leegenhoek. Pourquoi avoir mis en veilleuse la timide ouverture en faveur du design ? « J’avais voulu faire pour le design la même chose que pour l’art primitif, mais les marchands d’art décoratif du XXe siècle sont trop sollicités par d’autres salons, indique Bernard De Leye. Le contemporain, c’est aussi la première chose qui s’est pris une gifle avec la crise. » Comme d’autres salons, Bruxelles reste cramponné aux valeurs sûres.
Président : Bernard De Leye
Nombre d’exposants : 120
Tarif du stand : frais fixes 7 000 euros, 150 euros le mètre carré
Nombre de visiteurs en 2009 : 36 000
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Brafa mise sur les ressources locales
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Abonnez-vous dès 1 €BRUSSELS ANTIQUES AND FINE ARTS FAIR, TOUR & TAXIS, 22-31 janvier, Tour & Taxis, avenue du Port 86 C, Bruxelles, www.brafa.be, tous les jours 11h-19h, les 26 et 28 décembre 11h-22h30.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°316 du 8 janvier 2010, avec le titre suivant : Brafa mise sur les ressources locales