Organisée du 22 au 31 janvier, la Brussels Antiques and Fine Arts Fair s’est améliorée, mais le commerce reste très contrasté
BRUXELLES - Malgré l’énergie positive de ses organisateurs, la Brussels Antiques and Fine Arts Fair (Brafa) avait manqué de chance ces dernières années. En 2007, une tempête causa l’évacuation des visiteurs lors du vernissage. Deux ans plus tard, l’ouverture coïncidait avec les déconvenues des banques Fortis et KBC. Le calme est depuis revenu. De l’avis général, l’ambiance était meilleure qu’en 2009.
« C’est bien mieux que l’an dernier, mais la crise est encore là. Les ventes se font dans la douleur et la durée », précisait toutefois Olivier Delvaille (Paris). Si la foire s’est fortement améliorée sur le plan qualitatif, les collectionneurs sont restés indécis. Comme toujours, les marchands belges tels Ronny Van de Velde (Berchem) et Harold T’Kint de Roodenbeke (Bruxelles) ont fait feu de tout bois. Le commerce fut en revanche plus mou pour leurs confrères parisiens en art moderne. Sans faire des miracles, la section des arts primitifs s’en est mieux sortie que d’autres. « Les gens sont prudents, mais pour nous c’était important de planter notre drapeau », a indiqué Jacques Germain (Montréal), en précisant que les objets classiques, tels une tête d’Antilope ou un reliquaire Kota, furent les plus sollicités. La galerie Rapin-Müllendorff (Bruxelles, Anvers) a précisément mieux vendu ses objets plus conventionnels, comme l’argenterie Puiforcat, que sa section contemporaine.
Au classicisme du public belge s’ajoute un repli généralisé vers les valeurs sûres. Si les meubles ont trouvé plus difficilement preneur que les tableaux ou les sculptures, Pierre-Olivier Chanel (Paris) s’est défait de quatre fauteuils Louis XVI, d’une table en bois doré et d’une table à gibier. Encore a-t-il consenti à baisser ses prix. « Les gens demandent 20 % à 25 % de rabais. Il vaut mieux accepter, confiait Pierre-Olivier Chanel. On n’a pas fait fortune, mais on a noué des contacts pour l’avenir. On a gagné la confiance des clients et c’est fondamental. » Jean-Pierre Montesino, de la galerie Cybèle (Paris), s’est vu réserver par un musée américain avant le début du salon sa remarquable sculpture égyptienne de prêtre. Mais ses ventes se sont circonscrites aux trois jours consécutifs au vernissage. « La foire est trop longue », estime-t-il. Un leitmotiv fréquent chez les exposants.
Rien d’étrange au pays d’Hergé, la bande dessinée fut la vraie star de la Brafa. Profitant du boom récent du 9e art, la galerie Petits Papiers (Bruxelles) et Slomka (Paris), associée pour l’occasion à 9th Art Gallery (Bruxelles), ont ainsi fait florès. « Un de mes clients a acheté deux planches de Tintin pour 28 000 euros et, du coup, n’a rien acquis chez moi. Tintin nous a fait concurrence », observait, mi-amusé mi-déçu, Jean-Pierre Montesino, de la galerie Cybèle. Surtout, on frisait l’apoplexie devant le prix de 3 millions d’euros exigé par la galerie Petits Papiers pour une gouache d’Hergé.
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La Brafa vue
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°318 du 5 février 2010, avec le titre suivant : La Brafa vue