PARIS
Grâce aux enchères millionnaires, dont un cachet d’époque Qianlong adjugé 21 millions d’euros, les ventes parisiennes d’art asiatique sont au beau fixe malgré une contraction de l’offre.
PARIS - Le rythme effréné des ventes d’arts d’Asie et les prix stratosphériques obtenus il y a quelques années avaient permis aux œuvres d’art asiatique d’arriver en masse sur le marché. Aujourd’hui, s’il y a un peu moins de lots mis en ventes, les prix d’adjudication restent toujours aussi élevés. La dizaine d’opérateurs qui avaient donné rendez-vous à leurs clients en décembre pour la deuxième semaine asiatique de l’année ont récolté 67 millions d’euros frais compris (1), soit une progression de près de 200 % par rapport à l’an passé, sachant que Christie’s n’avait pas organisé de vacation l’année dernière. Ce très bon résultat s’explique par une multitude d’enchères millionnaires – six en tout –, alors que l’an dernier, seule Sotheby’s en avait décroché une. La plus spectaculaire est celle obtenue par Pierre Bergé & associés, un cachet impérial chinois en stéatite beige et rouge d’époque Qianlong (1736-1795), qui a été adjugé 21 millions d’euros, un record mondial dans la spécialité et aussi la plus haute enchère en France en 2016 pour une œuvre d’art. « C’est un peu l’arbre qui cache la forêt car ce prix ne reflète pas vraiment le marché », expliquait cependant Isabelle Bresset, directrice du département art d’Asie chez Artcurial. À elles seules, les maisons de ventes opérant à Drouot (Millon, Pierre Bergé, Tessier & Sarrou, Leclere, Delvaux…) ont totalisé 28,7 millions d’euros grâce au cachet impérial contre 8,5 millions d’euros en décembre 2015.
Quatre enchères millionaires chez Christie’s
Christie’s a remporté un vif succès pour sa vente très resserrée cette année. En effet, elle n’a offert aux enchères que 86 lots, dont 64 ont trouvé preneur pour 26 millions d’euros – une vente record pour la filiale parisienne dans la discipline – grâce à quatre enchères qui ont dépassé le million d’euros. En tête, une statue du Bouddha Vairocana en bronze doré, Chine, dynastie Liao, XIe siècle, a été adjugée 13,5 millions d’euros, pulvérisant son estimation de départ (150 000 à 200 000 €). De même, une Guanyin en bois, dynastie Song, a été emportée à 5 millions d’euros.
Le résultat de Sotheby’s est plus mitigé. Avec un produit de 10,1 millions d’euros (contre 6,8 M€ en décembre 2015) qui a pourtant dépassé son estimation haute (3,3 à 4,9 M€), 65 lots sur les 191 sont restés invendus dont sa pièce phare, une statue de Wenchang Wang en bronze, dynastie Ming (est. 450 000 à 550 000 €). Seule enchère millionnaire de sa vacation, un animal fabuleux en jade jaune, dynastie Song (ou antérieur), issu de l’ancienne collection Max Loehr, a été adjugé 4,2 millions d’euros. Piasa et Tajan ont également dépassé leurs estimations tandis qu’Artcurial a doublé la sienne, totalisant 1,08 million d’euros.
« Des taux de ventes stables autour de 70 % en moyenne pour la spécialité, des enchères millionnaires, Christie’s qui organise une vente alors que ce n’était pas le cas l’année dernière, cela est le signe d’un marché fort. En revanche, le nombre de lots proposés sur le marché est en baisse. Chez Artcurial, nous avions 25 % d’objets en moins », ajoutait Isabelle Bresset.
Les estimations sont indiquées hors frais acheteurs, tandis que les adjudications sont mentionnées frais compris.
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Arts asiatiques, un record mondial
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°470 du 6 janvier 2017, avec le titre suivant : Arts asiatiques, un record mondial