Malgré un dynamisme certain, et une orientation grand public, la 8e édition d’Art Up ! faisait montre d’une qualité inégale.
Lille - Les portes d’Art Up ! closes, l’équipe se félicitait d’un bon bilan : fréquentation stable et transactions en hausse. De fait, le public était présent en nombre : 28 000 visiteurs ont à nouveau parcouru les allées de la 8e édition de la foire d’art contemporain lilloise. Rebaptisée l’an dernier, l’ex Lille Art Fair a conservé comme esprit la convivialité, et comme préoccupation la jeune création.
Une petite centaine de galeries était présente, marquée par de nombreuses allées et venues depuis l’an dernier. La percée à l’international, essentiellement européenne, stagne à 25 % des effectifs, comprenant un fort contingent belge (17 galeries). L’ancrage dans le territoire se poursuit en revanche à vive allure, tant via les galeries (16 pour le seul département du Nord) que les structures culturelles invitées. Cette année, la foire, jamais avare de nouveauté, montrait à nouveau son dynamisme. Pour preuve, la multiplication des événements se poursuit. La jeune création était ainsi à l’honneur à travers « Révélation, » une exposition réunissant cinq artistes de moins de trente ans, mais aussi via une carte blanche donnée à Stéphane Corréard, directeur artistique du Salon de Montrouge. Cette parenthèse réunissait douze artistes, « concentré de ces six dernières années à Montrouge », d’Ivan Argote et sa vidéo Two Fifty years old white males having emotions, aux fragiles planisphères de Nathalie Boutté, en passant par le quasi monochome de Richard Marti-Vives Allumez vos yeux.
Des petits exposants aux grandes galeries
La Print Art Fair, dédiée à l’estampe sous toutes ses formes, bénéficiait d’un espace revisité, plus aéré et plus lisible. Elle accueillait quelques enseignes reconnues, tels le Néerlandais Beukers Modern Art, chez qui l’on pouvait voir des lithographies de Bram van Velde des années 1970 ou un portfolio de Jacques Doucet à 900 euros. À ses côtés, de plus petites structures, telles les Ateliers d’éditions populaires, où l’on pouvait acheter des lithographies de Léon Wuidar dès 100 euros et appréhender les aspects pratiques de l’estampe.
Dans les allées, l’abstraction géométrique avait la part belle. La galerie Wagner (Le Touquet) avait ainsi mis en place un accrochage touffu, autour de Guy de Lussigny, Aurélie Nemours et Geneviève Claisse, quand Gimpel et Müller (Paris) présentaient un Environnement Chromointerférent de Carlos Cruz Diez datant de 1974. L’expérience de la couleur n’était pas aussi heureuse sur tous les stands, où le pire côtoyait le meilleur. Au milieu d’espaces bariolés et surchargés, le Lillois Cédric Bacqueville proposait un stand en noir et blanc avec une installation de Paul Kuseni : des cercles tracés à la pierre noire, aux côtés d’une multitude de colonnes de bois et kraft. « Un vrai parti pris », professe le galeriste qui a cédé une vingtaine de pièces. Côté ventes, le succès semble au rendez-vous : la foire annonce une hausse des bons de sortie de 30 %. Dock Sud (Sète) a notamment cédé une grande toile de Liu Zhengyong à 26 000 euros. D’autres le sont moins, tels Gimpel et Müller, dont le galeriste commentait pudiquement : « on a bricolé ».
La formule d’Art Up ! a cependant fait mouche. La foire a annoncé le lancement d’une édition à Rouen dès 2016 : ce projet satellite aura lieu le deuxième week-end d’octobre et réunira entre 70 et 80 galeries.
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Art Up ! s’éparpille
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°430 du 27 février 2015, avec le titre suivant : Art Up ! s’éparpille