Une centaine de galeries du 6e arrondissement de Paris se réunissent pour offrir un moment convivial aux amateurs d’art.
PARIS - La sixième édition d’Art Saint-Germain-des-Prés, qui se tiendra du 3 au 6 juin, réunit 100 galeries très contrastées, tirant leur seul liant du quartier qui les héberge. Une absence d’unité de ton mais une manifestation conviviale, se défiant des querelles de chapelle. « Beaucoup de galeries ont conscience d’appartenir à un quartier spécifique, qui a une âme. Contrairement à d’autres manifestations, nous n’avons pas vocation à exclure des galeries », précise son porte-parole, l’ancien galeriste Jean-Yves Mesguich. On compte d’ailleurs parmi les 100 enseignes participantes le magasin de vêtements Agatha Ruiz de la Prada et des galeries parfois touristiques. Bien que boudé par Georges-Philippe et Nathalie Vallois ou Lara Vincy, qui lui préfèrent le plus sélectif Parcours Rive Gauche, cet événement de proximité a su rallier certaines galeries du fameux Parcours comme Alain Le Gaillard ou Hervé Loevenbruck.
Art Saint-Germain-des-Prés s’engouffre cette année dans la brèche trop rebattue de l’Année de la Chine. Spécialiste en art contemporain chinois, la galerie Loft se sent du coup bien dans ses guêtres. Le côté « tarte à la crème » de cette thématique est compensé par quelques idées heureuses. La galerie Vanuxem propose un dialogue entre Zao Wou-ki et Chu Teh-Chun. La Galerie Encre de Chine développe la symbolique du bestiaire chinois. Nouvellement installée, Huo Mai contourne la formule en offrant une introduction à l’art contemporain vietnamien. Dans son espace propice à la méditation, Jacques Barrère déploie des sculptures bouddhiques chinoises et khmères. Ceux que les chinoiseries commencent à agacer peuvent se rabattre sur la galerie Les Yeux Fertiles qui présente une rétrospective du surréaliste Georges Malkine. Le Minotaure convie les Russes (lire le JdA n° 192, 20 avril 2004) à Paris tandis que Zlotowski s’attache à Albert Gleizes. Installée cette année à l’emplacement de l’ancienne galerie Ludlow, JSC Modern Art Gallery offre un parallèle Francis Bacon/Man Ray/Hans Bellmer.
À quelques exceptions près, les grands pontes du mobilier Art déco et de l’art primitif ne participent pas à la manifestation. Travaillant avec une clientèle étrangère déjà bien cernée, ils ne sont guère tributaires du passage. Le décorateur Alexandre Biaggi, qui en avait brièvement fait partie, s’est éclipsé depuis deux ans. La jeune Roxane Rodriguez, spécialisée dans un XIXe siècle excentrique, ne figure pas encore sur la liste. Bob Vallois participe pour la première fois, mais avec la casquette des sculptures. Dans le clan primitif, la Galerie Flak poursuit l’idée des cabinets de curiosités déclinée au Pavillon des Tuileries. Meyer Oceanic Art surprend avec « Masques de peaux, masques de fibres », un thème d’exposition a priori léger. « Je voulais faire quelque chose de ludique pour Art-Saint-Germain-des-Prés dont le public est très varié, explique Anthony Meyer. Je participe à la manifestation depuis ses premières moutures. Je me bats contre la mainmise des salons, et toute manifestation qui peut faire revenir les amateurs dans les galeries est bonne. » À bon entendeur.
Du 3 au 6 juin, les 4 et 5 juin, 11h-13h, 14h-20h, le 6 juin 14h30-18h30, www.artsaintgermaindespres.com
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Art Saint-Germain-des-Prés fait sa fête de quartier
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°194 du 28 mai 2004, avec le titre suivant : Art Saint-Germain-des-Prés fait sa fête de quartier