Ventes aux enchères

« Art Research Paris », une nouvelle maison de ventes

Par Marie Potard · Le Journal des Arts

Le 22 février 2022 - 578 mots

PARIS

ARP, installée rue du Faubourg-Saint-Honoré à Paris, est la 41e ouverture d’études en moins de deux ans. Signe du dynamisme du secteur.

Façade du local de la maison de vente ARP. © Stephane Peneaud
Façade du local de la maison de vente ARP.
© Stéphane Peneaud

Paris. Les commissaires-priseurs français ne pensaient pas se relever du premier confinement. Finalement, tous ont été surpris par le dynamisme qui a animé le monde des enchères. En 2021, pas moins de 427 opérateurs de ventes volontaires étaient recensés en France, selon les chiffres du Conseil des ventes volontaires (CVV). Seize entreprises ont été créées en 2020 et vingt en 2021, dont Oxio, première maison de ventes à s’implanter aux puces de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), dans le marché Paul-Bert – Serpette, et Asta, premier opérateur à s’installer en Haute-Corse, à Bastia.

Dernière en date, « Art Research Paris » (ARP). Ce nouvel acteur, centré sur l’art des XXe et XXIe siècles et l’art de vivre (joaillerie, vins…), a été créé à l’initiative d’un couple de collectionneurs, Jean-François et Marie Coudert, associés à l’expert en arts décoratifs du XXe siècle et design Jean-Jacques Wattel – ancien galeriste qui a officié dix-sept années durant chez Tajan. Chacun détenant ici 41 % du capital.

Parmi les autres associés figurent Romain Monteaux-Sarmiento, ancien responsable de la communication chez Tajan, et deux commissaires-priseurs, Frédéric Delobeau (Amiens) et Leslie Marson, fraîchement diplômée. « Nous sommes au départ une bande d’amis. Régulièrement, nous nous disions : on pourrait faire ceci ou cela, faire telle exposition… Finalement, nous nous sommes dit que le meilleur outil pour s’exprimer serait une maison de ventes », raconte Jean-Jacques Wattel.

Une « mise en avant d’objets et de personnalités »

La nouvelle enseigne organisera non seulement des ventes aux enchères, mais aussi des expositions. « Ce sera un lieu pluriel, qui redonnera du contenu, avec une mise en avant d’objets et de personnalités », explique Romain Monteaux-Sarmiento. Ce n’est pas la première maison à s’aventurer dans ce domaine : Christie’s, Sotheby’s, Artcurial ou encore Tajan ont déjà expérimenté la programmation d’expositions, mais toujours de manière occasionnelle. Art Resarch Paris organisera, elle, une dizaine de ventes publiques en alternance avec six expositions d’ici à la fin de l’année. « J’avais très envie d’avoir une activité de galeriste dans le cadre d’une maison de ventes car je trouve qu’on ne donne pas assez de visibilité aux jeunes artistes, précise Jean-Jacques Wattel. Nous chercherons des œuvres que nous trouvons intéressantes afin d’expliquer en quoi c’est bien et qu’est-ce que cela a apporté à l’histoire de l’art. “Research”, ça veut dire : qu’est-ce qui me paraît intéressant ? On nous propose spontanément des tas d’objets, mais on en écarte deux tiers d’entre eux. Nous jouerons un rôle de filtre, avec une vraie sélection. »

Peu de catalogues papier seront édités, voire aucun. « Les catalogues digitaux permettent de s’exprimer plus largement sur une œuvre, un artiste, sans être bloqués par les frais d’impression. » Par ailleurs, très peu de ventes « online only » [« seulement en ligne »] seront programmées, la maison souhaitant privilégier la relation humaine avec le client.

Une création dans le contexte actuel, est-ce bien raisonnable ? « Cela ne nous fait pas peur. La crise sanitaire a accéléré l’accès à la clientèle internationale. Il faut simplement être très dynamique dans la communication car les acheteurs sont à l’affût », rétorque l’expert.

Ce nouveau lieu de vente, situé 174, rue du Faubourg-Saint-Honoré (Paris-8e), est actuellement en travaux. Il s’étend sur trois niveaux (200 mètres carrés) et comprend une salle d’exposition et de ventes, une salle de conférences et un studio photo.

Prochain rendez-vous le 24 mars pour une vacation consacrée aux arts décoratifs du XXe siècle et au design.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°583 du 18 février 2022, avec le titre suivant : « Art Research Paris », une nouvelle maison de ventes

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