PARIS
La foire a ouvert ses portes mercredi, réunissant 140 galeries de niveau très inégal.
Moquette grise et plafond bleu nuit, Art Paris a inauguré hier le Grand Palais éphémère, écrin provisoire fonctionnel avec vue imprenable sur la Tour Eiffel – depuis les espaces extérieurs, dévolus à la restauration rapide, jusqu’à ceux du premier étage, où se tiennent des conférences en petit comité. Comme dans les salles de jeux des casinos, et à la différence du Grand Palais où le ciel est toujours visible à travers la verrière, l’occultation de la lumière naturelle contribue ici à flouter les repères temporels.
La journée d’ouverture, démarrée à 11h, semblait cependant un peu longue aux marchands réunis pour cette première foire de la rentrée. Car s’il y avait du monde dans les allées, où l’atmosphère était aux mondanités et à la flânerie, les ventes pour leur part ne semblaient pas prêtes à s’emballer.
De l’avis général, les collectionneurs prenaient encore leur temps. « C’est lent », constatait un galeriste. « Mais des contacts peuvent porter ses fruits plusieurs semaines ou plusieurs mois après », rappelait un autre. « Il n’y a pas d’intérêt pour des œuvres au-delà d’un certain montant », estimait un troisième. La fourchette haute, lors des éditions précédentes, se situait entre 30 000 et 60 000 euros.
Avec un carrefour liminaire délimité par les stands de Thaddeus Ropac, Almine Rech, Lelong & Co et Nathalie Obadia, l’arrivée dans la foire est pourtant placée sous le signe de sa montée en gamme. Galleria Continua, Frank Elbaz, Kreo, Loevenbruck, Kamel Mennour, Massimo de Carlo, Perrotin … : le niveau général de cette édition, bénéficie, c’est certain, de la venue de plusieurs galeries habituées des grands rendez-vous internationaux, ce que ne prétend pas vraiment être Art Paris. Elle comporte moins d’un tiers d’enseignes étrangères et s’adresse d’abord à un public hexagonal ou frontalier (Belgique, Luxembourg, Suisse …).
Le visiteur qui s’en tiendrait à un périmètre central pourrait cependant avoir l’impression fugitive de déambuler dans les travées de la Fiac, avec laquelle la foire partage cette année une quinzaine d’exposants. L’impression se dissipe toutefois dès que l’on s’aventure au-delà, même s’il se trouve encore quelques bonnes enseignes dans les contre-allées, telles que la galerie Sator, et aussi plus avant dans le bâtiment, où un ralliement trop tardif les a sans doute reléguées.
La plupart des galeries ont opté pour des accrochages collectifs, afin d’offrir un choix large, sans non plus mettre en avant d’œuvres fortes, à de rares exceptions près, et au risque d’un effet de monotonie. Difficile d’ignorer en revanche le stand de la galerie Hélène Bailly, consacré à des dessins et céramiques de Picasso, les premiers lourdement enchâssés dans des cadres dorés.
Pour créer la surprise et tirer le meilleur parti de l’événement, la galerie Mitterrand pour sa part, a choisi de renouveler chaque jour son accrochage, sous la forme de plusieurs solos successifs, le premier dédié aux peintures de motifs de Kamrooz Amram. Car les marchands ont plus que jamais besoin de montrer les œuvres de leurs artistes…
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Art Paris, sans euphorie
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €