La 12e édition de la foire marseillaise temporairement installée au J1 à la Joliette a confirmé le dynamisme de sa proposition originale.
Marseille. Grande nouveauté de cette année, Art-O-Rama a quitté temporairement son emplacement d’origine à la Friche la Belle de Mai pour investir le hangar J1 sur le port. Le changement de lieu a été accueilli dans l’ensemble positivement, bien que certains galeristes regrettaient l’ambiance plus « relax » de la Friche.
Seule foire d’art contemporain hors Paris affichant réellement une ambition internationale, (81 % de galeries étrangères), Art-O-Rama rassemblait trente et une enseignes, cinq de plus que l’an passé. Les visiteurs collectionneurs demeurent cependant en majorité français, notamment parisiens. Pour Jérôme Pantalacci, directeur d’Art-O-Rama « d’année en année nous avons un peu augmenté le nombre d’exposants mais nous essayons de garder un format intimiste ». Tous les exposants l’admettent, le faible coût de participation à la foire (2 500 €) diminue les impératifs de ventes. « Nous sommes une foire à projets. Nous permettons à des jeunes galeries de développer des propositions qui sont ambitieuses et parfois difficiles à vendre. Les coûts de participation relativement bas permettent de prendre ce risque, de présenter des pièces, sachant que probablement elles ne seront pas vendues. L’objectif est de rencontrer du monde (collectionneurs, directeurs d’institutions ) et donc de promouvoir l’artiste », rappelle son directeur. Un format qui permet de voir des œuvres ambitieuses à l’instar de l’installation sonore de Hanne Lippard dans une pièce plongée dans le noir présentée par la galerie du Kosovo LambdaLambdaLambda.
Fraîchement installée à Paris, la galerie Freedman et Fitzpatrick originaire de Los Angeles venait à Marseille pour la première fois. L’occasion de présenter au public une sélection d’artistes de sa galerie (Matthew Lutz-Kinoy, Stefan Tcherepnin, etc.). Au vernissage le galeriste n’avait encore rien vendu, mais comme l’explique Robbie Fitzpatrick, « il s’agit d’abord de communiquer et de s’insérer dans le paysage français. La foire, à moindre coût, permet une prise de risques et de montrer un large échantillon. » Chez In Situ Fabienne Leclerc, habituée de l’événement, les ventes étaient au rendez-vous. La galerie présentait une sélection d’artistes dont les prix oscillent entre 900 et 23 000 euros. Deux pièces de Vivien Roubaud, une de ses stalactites (11 000 euros) et une sculpture combustion (7 000 euros) et un dessin d’Amir Nave (1 500 euros) ont été vendus. Autre habitué du salon, Joseph Tang, s’est créé un réseau de collectionneurs dans le Sud en venant à Art-O-Rama. Il organise chaque année la veille de l’événement un dîner avec ses collectionneurs. Il a notamment vendu deux sculptures (7 500 euros) de la jeune artiste lettonne Daiga Grantina qui représentera son pays à la prochaine Biennale de Venise. La galerie bruxelloise Meessen De Clercq proposait des œuvres d’Aurélien Froment, dont une petite peinture a été vendue (2 900 euros) et des œuvres de Benoît Maire. Pour Olivier Meessen, « il s’agit d’un événement qui reste marchand, où il est possible de vendre des œuvres à petits prix. Certaines pièces sont remarquées pendant Art-O-Rama et les ventes se finalisent sur d’autres foires ». Le galeriste ajoute qu’« il y a en France une prise de risque artistique qu’il n’y avait pas avant, et une volonté des collectionneurs de se faire peur dans un achat ».
Dans une ambiance encore estivale, la cité phocéenne proposait une prérentrée artistique sous le signe de l’art contemporain. Alors que le marché local n’est pas des plus développés, de nombreux événements marchands se sont déroulés : Art-O-Rama, et le salon du dessin, Paréidolie avaient temporairement pris possession du J1 à la Joliette. Nouvel arrivant de cette saison, Polyptyque, le salon de la photographie contemporaine de la ville s’est installé en ville. S’ajoutait à cela la réouverture des galeries et de nombreux événements institutionnels dans le cadre de la fin de la saison Marseille Provence 2018 (MP).
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Art-O-Rama marque la fin de l’été
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°506 du 7 septembre 2018, avec le titre suivant : Art-O-Rama marque la fin de l’été