Biennale oblige, plusieurs institutions lyonnaises et proches de la métropole se sont mises à l’heure de « l’exotisme ». Expositions, installations, projections de vidéos complètent le programme de la manifestation. Mais, à Lyon, les visiteurs pourront aussi redécouvrir un ami de Delacroix et collaborateur d’Ingres, Paul Chenavard.
Autour de la Biennale
“Et l’art se met au monde”, à l’Institut d’art contemporain de Villeurbanne, est une introduction à la 5e Biennale d’art contemporain de Lyon. Par le biais d’une sélection d’œuvres très diverses (peintures, photographies, films, installations...), l’exposition veut donner des repères au public afin qu’il comprenne et appréhende mieux l’art des quarante dernières années. À l’image de Joseph Beuys, James Lee Byars et du cinéaste Jean Rouch, les artistes représentés sont allés à la recherche d’autres cultures. Pour illustrer cet exotisme, les créations d’artistes aujourd’hui reconnus, tels que Jean-Michel Basquiat, Lucio Fontana, Yves Klein, Mario Merz, Antoni Tàpies et Jean Tinguely, sont associées à des œuvres d’art colonial.
- ET L’ART SE MET AU MONDE, PROLOGUE À LA BIENNALE, 23 juin-29 octobre, Institut d’art contemporain, 11 rue du Docteur-Dolard, 69100 Villeurbanne, tél. 04 78 03 47 00, du mercredi au dimanche 13h-19h de juin à septembre et 13h-18h à partir du 1er octobre.
À “Partage d’exotismes”, le Musée d’art contemporain répond “L’exotisme sans partage”. Le bâtiment à géométrie variable, conçu par Renzo Piano, s’adapte aux volumineuses installations acquises depuis 1985, entourées pour l’occasion d’une sélection de peintures, de sculptures et de vidéos. La plupart des artistes exposés sont américains, tel Sol LeWitt dont le musée possède deux œuvres : Wall drawings #542 et #543 (1987). Ces murs, sur lesquels sont appliquées des encres colorées, sont réalisés par des assistants à partir de plans de LeWitt. D’autres, comme John Baldessari (Composition for Violon and Voices (males) de 1987) ou Edward Ruscha (The Back of Hollywood de 1977), travaillent sur des images empruntées au cinéma ou à la télévision. Zero & Non illustre le travail de réflexion que Joseph Kosuth mène sur le langage. L’installation de 1985 recouvre 600 m2 de murs en répétant vingt-deux fois Au-delà du principe de plaisir de Sigmund Freud.
- LA COLLECTION : INSTALLATIONS, L’EXOTISME SANS PARTAGE, jusqu’au 17 septembre, Musée d’art contemporain, 81 Cité internationale, quai Charles-de-Gaulle, 69006 Lyon, tél. 04 72 69 17 18, du mercredi au dimanche 12h-19h.
Dans le cadre de Parcours associé à la Biennale, l’association Mobile’2000 poursuit son action de promotion de l’art contemporain dans des espaces publics. “La Barge des désirs” décline le thème de l’utopie en trois temps et trois lieux. Le premier, Utopia 2000, est une réflexion de Thierry Dreyfus sur la lumière du jour. Il s’agit d’un carré de ciel filmé pendant la journée et projeté, la nuit venue, sur un écran (6 rue de la Bombarde, 69005 Lyon, tlj 22h-1h du matin). Le deuxième, intitulé The Laundry Woman et réalisé par Soo-Ja Kim, est une vidéo tournée sur les bords de la Yamuna en Inde. Diffusée sur le quai Gailleton (entre le pont de la Guillotière et le pont de l’Université, 69002 Lyon, tlj 22h-minuit), elle fait naître un contraste entre les eaux agitées du Rhône et celles, calmes, de la rivière indienne. Enfin, le dernier est une installation de cannes à pêche “tricoteuses” de Jean-François Texier sur une plate-forme flottante, en hommage à la tradition de la soie lyonnaise (Quai du Canada, face à la Halle Tony-Garnier, 69007 Lyon, 24 heures sur 24).
- Divers lieux, du 25 juin au 12 juillet
Fin du cycle Robert Morris
“White Nights” clôt le cycle d’expositions que le Musée d’art contemporain de Lyon consacre à Robert Morris depuis 1998. Chaque année, le lieu met l’accent sur un aspect de l’œuvre de l’artiste américain né en 1931. Pour l’occasion, ce dernier a créé un labyrinthe où voilages et miroirs remplacent les panneaux de bois brut de celui qu’il avait conçu en 1999. L’image, la perception et la mémoire, thèmes chers à Morris, sont présents dans cet environnement. Sur les murs mouvants sont projetées des images de Lyon pendant la Seconde Guerre mondiale, associées à des extraits d’un film de 1969 montrant Robert Morris, tournant en rond, un miroir à la main. Provenant des haut-parleurs installés tout au long du dédale, un air de Verdi (Simon Boccanégra) accompagne le visiteur dans son cheminement.
- ROBERT MORRIS, WHITE NIGHTS, jusqu’au 17 septembre, Musée d’art contemporain, 81 Cité internationale, quai Charles-de-Gaulle, 69006 Lyon, tél. 04 72 69 17 18, du mercredi au dimanche 12h-19h.
Paul Chenavard, le prophète
Paul Chenavard (1807-1895), ami de Delacroix et collaborateur d’Ingres, est à l’honneur au Musée des beaux-arts de Lyon. Ce grand peintre d’histoire, philosophe et critique d’art à ses heures, fut de tous les cerles artistiques du Romantisme, où il proférait les prophéties les plus pessimistes. En 1848, le gouvernement républicain lui confia la décoration du Panthéon pour laquelle il imagina une vaste fresque représentant une philosophie de l’histoire. Cette commande se vit annulée lorsque le monument fut rendu au culte en 1852. Autour de ces importantes toiles qui devaient être marouflées sur les murs, est rassemblée la majeure partie de son œuvre constitué des immenses toiles religieuses de ses débuts, comme la Résurrection des morts et de nombreux dessins.
- PAUL CHENAVARD, LE PEINTRE ET LE PROPHÈTE, jusqu’au 27 août, Musée des beaux-arts, 20 place des Terreaux, 69001 Lyon, tél. 04 72 10 17 40, tlj sauf mardi 10h30-18h. Catalogue, Éd. RMN, 128 p.,130 ill. dont 20 coul., 150 F.
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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°107 du 9 juin 2000, avec le titre suivant : Que faire après la Biennale ?