Photographie

Montélimar (26)

William Klein, l’agitateur

Musée d’art contemporain – jusqu’au 6 janvier 2025

Par Christine Coste · L'ŒIL

Le 24 septembre 2024 - 317 mots

Art Contemporain - « Je n’ai jamais essayé de faire de la photographie objective, ni de faire du cinéma objectif.

On n’est pas fidèle à la réalité, on est fidèle à soi-même. On ne peut voir que certaines choses, d’une certaine façon », disait William Klein (1926-2022). Très tôt, l’émancipation, l’audace et le besoin constant d’expérimenter ont caractérisé ses créations. Première rétrospective en France consacrée à l’artiste après sa disparition en 2022, l’exposition que signe Raphaëlle Stopin est une grande réussite. Et ce à plusieurs niveaux. D’abord, par les photographies et extraits de films rassemblés mêlant grands classiques et œuvres moins connues dont des peintures de 1967 de Jeanne Klein, son épouse. Puis, la salle consacrée à l’itinéraire de Klein depuis sa naissance en 1926 à New York jusqu’à sa mort à Paris, est particulièrement vivante, didactique et intéressante par la contextualisation systématique de son œuvre. Riche en images et documents divers, la biographie développée sur les murs est bien menée avec, pour repères, ses amitiés avec les artistes Chris Marker, Agnès Varda, Alain Resnais, Federico Fellini ou Pier Paolo Pasolini et le mordant de l’artiste sur certains faits ou événements politiques, économiques ou sociétaux relatifs à son époque. La disposition des salles du musée, distribuées de chaque côté d’un long couloir, permet de suivre chronologiquement et par thèmes la manière dont William Klein « n’a cessé, de l’image fixe à la page du livre ou du magazine, et au cinéma, de regarder son temps et d’en faire le récit, s’autorisant toujours à en réinventer les modes de narration », souligne la commissaire. Rues de New York, de Paris, de Rome, de Moscou ou de Tokyo, portraits de Cassius Clay (futur Muhamed Ali), milieu de la mode, ou contacts peints : images et propos portent l’énergie et la subversion de leur auteur. Il y a de l’agit-prop chez Klein, du jeu aussi comme le rappelle le titre « Play play play » donné à l’exposition.

« William Klein. Play, play, play »,
Musée d’art contemporain, place de Provence, Montélimar (26), www.montelimar.fr

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°779 du 1 octobre 2024, avec le titre suivant : William Klein, l’agitateur

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