« Ce qui fait encore le succès de Basquiat, c’est sa grande actualité : les États-Unis sont confrontés aux mêmes problèmes de racisme que l’artiste dénonçait, et son œuvre rassemble une multitude d’images de sources diverses comme le fait Internet aujourd’hui. »
Les deux commissaires de l’exposition espagnole de Basquiat ont suivi ces deux axes pour cette nouvelle présentation de l’œuvre de l’artiste new-yorkais, disparu en 1988 à l’âge de 27 ans. Son titre, « Now Is the Time », rappelle à la fois les paroles de la figure afro-américaine défenseur des libertés Martin Luther King Jr. et le titre d’une chanson du musicien de jazz noir Charlie Parker. La figure du Noir est partout dans ses œuvres « comme pour rétablir un équilibre dans l’histoire de l’art », à commencer par le boxeur victorieux dans The Ring en 1951, puis dans ses autoportraits de 1983 et 1984, visibles dans la première salle. Celle-ci est en partie consacrée à ces héros que Basquiat érige au rang de saints ceints d’un halo et de rois portant la fameuse couronne dont il signe ses créations. L’artiste fonctionne par signes récurrents qui appellent différents niveaux de lecture et de signification. Il les pioche dans la rue, à la télévision, dans le quotidien, puis les copie-colle sur un panneau de bois, un volet ou une porte trouvés dans les rues de New York, dont il tague les murs avec Al Diaz sous le pseudo SAMO© pour « Same Old Shit ». Le copyright est un signe de plus, moquant la propriété privée d’une société libérale. En choisissant une présentation thématique, les commissaires mettent en avant ces signes et les obsessions de Basquiat : la couronne, le boxeur, mais aussi les références à l’histoire de l’art avec un dessin représentant Van Gogh, le goût pour la musique jazz et hip-hop. Enfin, une salle est réservée à ses collaborations avec Andy Warhol. L’œuvre de Basquiat est bien présente, puissante, même s’il manque sur les murs immaculés de l’institution le bouillonnement du New York underground, décadent, brouillon et créatif, dans laquelle elle puise.
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Vive Le roi Basquiat
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Abonnez-vous dès 1 €« Jean-Michel Basquiat : Le moment est venu », Guggenheim Bilbao, Abandoibarra Etorb. 2, Bilbao Bizkaia (Espagne), www.guggenheim-bilbao.es/fr
Légende photo
Jean-Michel Basquiat, Sans Titre, 1982, acrylique et huile sur toile, 193 x 239 cm, Museum Boijmans Van Beuningen, Rotterdam © Photo : Studio Tromp.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°683 du 1 octobre 2015, avec le titre suivant : Vive Le roi Basquiat