Art contemporain

musée

Vera Molnar ou le dessin expérimental

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 1 décembre 2001 - 249 mots

Des carrés, des rectangles, des cercles, des demi-cercles, des demi-lunes, de lents mouvements giratoires...

La seule lecture du titre des œuvres de Vera Molnar des années 50 est riche d’enseignement. Elle place d’emblée la démarche de l’artiste à l’aune d’une recherche expérimentale qui s’appuie sur un vocabulaire géométrique. Une démarche jamais démentie depuis lors et qui n’a eu de cesse de se développer au regard d’une réflexion sur la ligne et du moment indéfinissable où celle-ci devient forme. Née en 1924 à Budapest, Vera Molnar est installée en France depuis plus de cinquante ans. Dans une époque qui conjugue le spectaculaire à tous les temps, l’économie de moyens dont use l’artiste peut paraître en décalage. Et pourtant, son art est véritablement pionnier. Dès le début des années 60, Vera Molnar a exploité les ressources de l’informatique et de programmes appliqués avec un systématisme résolu, sans jamais se priver d’une dimension ludique. L’art de Vera Molnar cultive les antagonismes. Il joue de l’ordre et de l’aléatoire, du rationnel et de l’imprévisible, du fini et de l’infini. Intitulée Effet esthétique de l’inversion des fonctions par la fluctuation de l’attention, l’œuvre de 1960 que conserve jalousement le Musée de Grenoble est une pièce maîtresse. Elle découle de toutes sortes de procédés obtenus grâce à une « machine imaginaire » inventée par l’artiste. L’exposition de ses travaux témoigne de la quête d’un temps et d’un espace démultipliés.

- GRENOBLE, Musée, 5, place de Lavalette, tél. 04 76 63 44 44, 7 octobre-6 janvier.

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°532 du 1 décembre 2001, avec le titre suivant : Vera Molnar ou le dessin expérimental

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