Réalisme - C’est en s’attaquant au chantier des collections de ce musée, où il venait d’arriver, que le conservateur Grégoire Hallé découvre la force des plâtres du Chartrain Paul Richer (1849-1933), un ami du sculpteur Dalou (1838-1902), mais qui resta dans son ombre.
Le talent de cette personnalité éclectique, à la fois peintre, sculpteur, dessinateur, illustrateur, mais aussi anatomiste et neurologue, est enfin mis en lumière par cette petite exposition, réalisée grâce au soutien du Musée d’Orsay, entre autres. Dans son atelier, celui qui fut médecin et interne auprès de Charcot à la Salpêtrière s’attelle aussi bien à des figures de paysans que d’ouvriers ou de malades. D’où une exposition en deux temps. Le premier volet, en cours, s’intéresse à ses représentations du monde du travail, tandis qu’au printemps prochain, un autre retracera son goût pour la médecine. Points communs aux deux : le réalisme de Richer et sa maîtrise de l’anatomie. On le voit ici tenté par la monumentalité, avec l’envie d’inscrire paysans et ouvriers dans le paysage, à l’image de son Faucheur, un magnifique plâtre restauré de 1,88 mètre. Influencé par Millet, il réalise de nombreux dessins et études sur ce monde en train de disparaître. Il s’intéresse aussi à la sphère domestique, avec des objets décoratifs dans un style la fois abouti et innovant. Enfin, un autre plâtre datant des années 1920 met en scène un groupe de forgerons, où il s’essaie à la décomposition du mouvement, à la manière d’une chromatographie en 3D. Un projet destiné à un monument public à la gloire du travail, mais qui ne s’est jamais concrétisé.
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Un sculpteur au chevet du monde travail
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°769 du 1 novembre 2023, avec le titre suivant : Un sculpteur au chevet du monde travail