Un parcours poétique signé Christian Lacroix

L’exposition débute par la présentation d’une robe d’enfant au plastron brodé du XIIIe siècle, pièce d’exception prêtée par le Musée national de Beyrouth, pour s’achever sur un bouquet de robes blanches brodées de couleurs, « un peu comme les mariées clôturent les défilés », explique Christian Lacroix. 

Du nord de la Syrie au désert du Sinaï
Entre ces deux repères temporels, témoignant de l’histoire multiséculaire de la broderie au Proche-Orient, le parcours se déroule selon un itinéraire allant du nord de la Syrie au désert du Sinaï, dévoilant tour à tour, tel un défilé de mode suspendu dans le temps, les costumes des femmes syriennes, jordaniennes, palestiniennes et bédouines. « Certaines tenues complètes sont disposées sur des mannequins classiques, commente le créateur, mais toutes les autres sont déployées très géométriquement sur une armature en croix, comme des sculptures abstraites. » Cette promenade géographique est enrichie au fil des espaces de quelques aquarelles du début du XXe siècle, représentant certains vêtements les plus typiques, de poupées habillées en tenues traditionnelles et de différents coffres, spécialement dessinés par Christian Lacroix pour accueillir les accessoires du trousseau de la mariée. À ce cheminement poétique, Christian Lacroix a souhaité associer une mise en couleurs particulièrement symbolique, « du sombre au presque blanc », mettant en lumière l’histoire de ces femmes qui, à force de couleurs et de créativité, ont cherché à affirmer leur statut et leur individualité.