Ce sont trois artistes de la même génération : Raphaël Zarka (né en 1977), Roman Moriceau (né en 1976) et Vincent Mauger (né en 1976). Ils ont en commun un lien avec l’école des beaux-arts d’Angers. Le premier y enseigna, les deux autres y furent étudiants. « Corrélation », le titre de l’exposition, est au singulier. Cette relation avec l’école des beaux-arts d’Angers serait-elle donc la seule chose qui les lie ?
Évidemment non ! L’exposition, dont l’un des commissaires, Christian Dautel, est également directeur de cette école des beaux-arts, permet de percevoir l’importance de l’influence d’une formation artistique. Ainsi la lecture du petit Journal de l’exposition proposé au public révèle de multiples références complexes et gloses théoriques sur le travail des trois jeunes artistes.
Raphaël Zarka s’inspire d’un mathématicien anglais du XVIIIe siècle, Abraham Sharp, qui a mis au point une méthode pour découper des polyèdres. Ce qui peut donner l’occasion de découvrir un superbe mot, « rhombicuboctaèdre », désignant un volume composé de huit faces triangulaires et de dix-huit faces carrées.
Roman Moriceau, lui, « interroge notre société consumériste et le monde d’images dans lequel nous vivons ». Des sérigraphies figurant des fleurs et des plantes en voie d’extinction sont réalisées avec de l’huile de vidange, substance peu stable qui disparaît progressivement. « Ainsi, la technique et le motif sont-ils très liés et viennent servir le propos de l’artiste. » On obtiendrait des œuvres tout aussi fugaces en utilisant des encres ou des peintures traditionnelles fabriquées avec des pigments de médiocre qualité…
Concernant Vincent Mauger, le Journal en question apporte une judicieuse information : il conçoit ses pièces sur ordinateur avec un logiciel de modélisation en 3D. L’on réalise alors l’importance des explications et justifications théoriques, mais il serait dommage que la visite de ces trois grandes salles – chaque artiste a la sienne – se borne à une appréhension réduite à une perception intellectuelle. L’accrochage, impressionnant de sobriété, permet de se perdre en riches perplexités, comme face à Dix ans après, une photographie de rhombicuboctaèdres de Raphaël Zarka.
Musée des beaux-arts d’Angers, 14, rue du Musée, Angers (49), www.musees.angers.fr
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Trait d’union Angevin
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Voir la fiche de l'exposition : Corrélation: Raphaël Zarka, Roman Moriceau, Vincent Mauger
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°654 du 1 février 2013, avec le titre suivant : Trait d’union Angevin