Le parcours occupe intégralement les espaces, de la salle des machines au dôme qui la coiffe, et, procédant par cercles concentriques, tire le meilleur parti de sa configuration. Au centre, dans la rotonde, une présentation collective reprend le principe du Deposito d’Arte Presente (espace d’exposition informel ouvert à Turin en 1967) : les œuvres s’y déploient au sol, tel le Pavimento(tautologia) de Fabro, soit quelques journaux étalés à même le carrelage. On trouve ensuite, répartis dans les galeries en étage et au sous-sol, des focus consacrés à chacun des artistes.
Ces mini-monographies concentrent une densité étonnante d’œuvres emblématiques : les Igloos de Mario Merz, les « tableaux-miroirs » de Pistoletto, les « Mappa » de Boetti, la série des « Alpi Marittime » de Penone, les lettres de feu de Kounellis, etc. Mais on se laisse aussi surprendre par la délicatesse du travail de Marisa Merz, ou par l’esthétique contemporaine de celui de Pascali, tous deux absents du fonds Pinault.
La force du propos tient à cette réunion magistrale d’une famille d’artistes, tous reliés selon Carolyn Christov-Bakargiev par une conception de l’œuvre d’art en lien avec la notion d’énergie. Là est aussi la limite de l’exercice : car, normes muséales et affluence obligent, l’expérience du visiteur est en permanence entravée. Ce n’est pas le moindre paradoxe de l’Arte povera, dont l’essence en partie volatile se prête difficilement au concept de célébration, bien que celle-ci soit pleinement justifiée.
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Toute la richesse de l’Arte povera
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°643 du 15 novembre 2024, avec le titre suivant : Toute la richesse de l’Arte povera