PARIS
Méconnu - De Théophile Alexandre Steinlen (1859-1923), on connaît surtout l’affiche du Chat Noir, qu’on attribue parfois à tort à Toulouse-Lautrec : auréolé comme un saint, le félin aux airs de sorcier nous dévisage et s’amuse.
À l’occasion du centenaire de la mort de cet illustrateur et peintre méconnu, le Musée de Montmartre propose de redécouvrir son œuvre. Si Steinlein vécut parmi les chats, qu’il représente avec humour et affection, dans la peinture d’un sabbat burlesque ou dans les dessins de petites scènes aussi drôles que vivantes, cet artiste originaire de Lausanne, arrivé à Montmartre en 1881, fut aussi et surtout un ardent défenseur des pauvres et des malheureux. Si l’on se plaît à regarder ses dessins de presse et certaines de ses peintures – celle de la Femme sans nom, par exemple, qui nous toise avec douleur et défi –, un certain nombre de toiles où cet autodidacte se confronte aux « grands genres» – la peinture d’histoire, le nu ou le paysage – manquent quelque peu d’originalité et de force au moment où triomphent les avant-gardes. L’exposition a néanmoins le mérite de nous faire redécouvrir un artiste indissociable de l’histoire du Montmartre bohème et anarchiste de la fin du XIXe siècle. Elle s’achève sur une salle consacrée à celle qui fut la dernière compagne de Steinlen : sa gouvernante Masseïda, une femme d’origine bambara, d’Afrique de l’Ouest. Tout en jouant avec les codes de représentation traditionnels de l’exotisme, l’artiste la figure avec simplicité, sans érotisme : ces œuvres résonnent avec les débats de notre époque.
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Steinlen, bohême et anarchiste
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°770 du 1 décembre 2023, avec le titre suivant : Steinlen, bohême et anarchiste