Dominique Gonzalez-Foerster, Pierre Huyghe et Philippe Parreno proposent à l’Arc un parcours commun ponctué par les œuvres des uns et des autres. Une démarche qui permet de contourner certaines rigidités mais qui n’est pas sans réserver quelques surprises.
PARIS - Ces trois artistes français bénéficient depuis quelques années d’une audience internationale, exposant régulièrement en Europe et aux États-Unis. Aussi, à l’heure où ils atteignent une certaine maturité, il est louable que le Musée d’art moderne de la Ville de Paris les ait invités, montrant ainsi le soutien dont ils disposent dans leur propre pays. Plutôt que trois expositions personnelles classiques, ils ont préféré s’associer pour développer un projet commun dans lequel viennent s’inscrire un certain nombre de leurs pièces anciennes. Cette attitude n’est pas une surprise pour un Philippe Parreno qui n’hésite pas à inviter d’autres artistes quand on lui propose une exposition personnelle. Ce mois-ci et jusqu’au 3 janvier, il coordonne par exemple, avec Liam Gillick, “Le procès de Polpot” au Magasin de Grenoble. Adepte de son côté des expériences globales, des installations environnementales qui jouent sur les atmosphères, Dominique Gonzalez-Foerster qualifie le dispositif mis en place à l’Arc d’“expérience-exposition”. Tout un programme !
En fait d’expérience, l’exposition apparaît d’emblée comme une série d’hommages : au cinéma néo-réaliste italien, à Andy Warhol, à Dave Stewart, à la voix de Blanche Neige... La grande baie vitrée de l’entrée, qui permet de parcourir des yeux une partie de l’espace, place dès le départ la manifestation sous le signe de l’écran et nous invite à prendre un certain recul, dans tous les sens du terme. Les images animées se succèdent, et le visiteur a le sentiment de participer à un immense zapping, jusqu’aux cartels, remplacés par des écrans vidéos. Une speakerine y énonce le nom de la pièce, sa date de conception, le nom de son auteur et en fait un bref descriptif.
Agréable, le parcours se révèle néanmoins plus sensoriel qu’intellectuel. L’unité – réussie – de l’exposition vient peut-être de l’utilisation d’un PPCM (plus petit commun multiple) qui réduit parfois les pièces à leur surface, à leur esthétisme. Moins porté sur l’environnemental, et nécessitant une plus grande attention de la part du visiteur, tout au moins plus qu’un zapping, le travail de Pierre Huyghe ne semble pas être ici à son avantage, en particulier avec la Salle Anna Sanders que l’artiste a réalisée spécialement pour l’exposition avec Philippe Parreno, un forum où l’on peut discuter et lire des magazines.
Jusqu’au 10 janvier, Musée d’art moderne de la Ville de Paris, 11 avenue du Président-Wilson, 75116 Paris, tél. 01 53 67 40 00, tlj 10h-17h30, samedi et dimanche 10h-18h45. Catalogue 192 p., 240 F.
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Salut les copains !
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°71 du 20 novembre 1998, avec le titre suivant : Salut les copains !