L'oeil : Que pensez-vous de l’œuvre de Roberto Burle Marx ?
L. Cavalcanti : Roberto Burle Marx fait partie des paysagistes les plus remarquables du XXe siècle. Aux côtés d’un Isamu Noguchi qui, lui, était davantage artiste, ou d’un Luis Barragán qui, lui, était davantage architecte, Burle Marx, quant à lui, a véritablement réussi à faire la synthèse entre ces trois registres que sont l’art, l’architecture et le paysagisme.
Quels sont les traits principaux de son travail ?
L.C. : Roberto Burle Marx ne choisissait pas une plante uniquement du point de vue esthétique, mais aussi pour ses qualités propres et son rapport avec les autres plantes. En outre, comme il voyageait beaucoup, il a rapporté des espèces du monde entier. Il n’était donc ni chauvin, ni dogmatique. Par ailleurs, en tant qu’artiste, il a fait sans cesse des allers-retours entre la peinture et le jardin, utilisé les plantes comme un peintre use de pigments, en un langage universel. Bref, il a apporté une esthétique moderne dans le paysagisme.
Roberto Burle Marx était-il un homme engagé ?
L.C. : Oui, assurément. Il a été l’un des premiers à s’opposer à la destruction de la nature en rappelant que l’équilibre et la survie de l’espèce humaine dépendaient d’elle. Il était très impliqué dans des initiatives pour protéger et conserver la forêt tropicale humide et est même allé jusque devant le Sénat brésilien pour protester contre la déforestation en Amazonie.
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Questions à… L. Cavalcanti
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°635 du 1 mai 2011, avec le titre suivant : Questions à… L. Cavalcanti