PARIS
Les Beaux-Arts de Paris dédient une exposition au moulage, une technique qui séduit particulièrement les artistes contemporains depuis une dizaine d’années.
La multiplication des moulages dans notre vie quotidienne a remis la technique au goût du jour : répétitions, variations et transformations sont au cœur de leur travail. L’exposition réunit les œuvres issues des collections historiques de moulages constituées au XIXe siècle par l’École des beaux-arts et les travaux de seize artistes contemporains. Dans les deux salles de l’exposition, les modèles classiques, pour certains bien connus comme le Torse du Belvédère ou Sénèque mourant, semblent veiller sur les œuvres contemporaines disposées au centre. Ce dialogue met en lumière l’évolution du statut du moulage au cours du temps et montre surtout l’influence des anciens sur les artistes contemporains et les possibilités infinies de la technique. Christine Borland présente notamment Cast From Nature (2019), un moulage saisissant réalisé à partir d’un modèle pédagogique moulé sur un corps disséqué conservé au sein d’un musée. L’œuvre finale se compose de deux plâtres : l’un dans la pose originelle, l’autre dans une position inversée, donnant l’impression d’un corps en suspension. À l’étage, certains détails de la scénographie créent une connexion touchante entre les œuvres : deux vieilles femmes réalisées au XIXe siècle semblent contempler avec étonnement Aina de Xavier Veilhan (2014), une sculpture inspirée d’un nu féminin de Georg Kolbe.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°731 du 1 février 2020, avec le titre suivant : Quand les moulages se rencontrent