La Galerie des sculptures et des moulages à Versailles va ouvrir tous les week-ends

C’est un lieu habituellement clos que le public va pouvoir découvrir gratuitement tous les week-ends jusqu’à la fin de l’année. Une opportunité doublement exceptionnelle qui satisfera à la fois les férus de sculpture et d’architecture du Grand Siècle et les amateurs d’antiquités grecques et romaines. Ou simplement les curieux désireux de découvrir un lieu et ses collections éclectiques, chargées d’histoire. 

Le bâtiment d’abord : les Petites Écuries du Roi valent à elles seules le détour. Édifiées parallèlement aux Grandes Écuries entre 1679 et 1682 par l’architecte du Dôme des Invalides Jules Hardouin-Mansart, cette architecture de brique et de pierre articule, autour d’une vaste rotonde, trois galeries qui accueillaient les chevaux d’attelage et les voitures de la cour sous l’Ancien Régime. 

Si les Grandes Écuries abritent depuis 2016 la nouvelle Galerie des Carrosses, les hasards de l’histoire ont affecté aux Petites Écuries des collections d’un tout autre genre. Le bâtiment abrite en effet depuis 1970 les moulages en plâtre issus de l’École des beaux-arts de Paris et de la Sorbonne, dont certains tirages remontent au XVIIe siècle. Ces collections sont affectées au Louvre en 2001 et forment le noyau de la Gypsothèque du Département des Antiquités Grecques, Étrusques et Romaines. 

Elles ont été complétées par les dépôts du Château de Versailles des originaux en marbre commandés par Louis XIV pour orner ses jardins. Ces derniers sont remplacés par des moulages réalisés par les ateliers de la RMN-GP. 

Le Louvre et le Château de Versailles se sont réparti les espaces de ce qui pourrait n’être qu’un « entrepôt ». Mais les deux institutions ont joint leurs efforts pour tenter d’ouvrir progressivement ce lieu à la visite. D’abord par des visites guidées sur réservation, puis des ouvertures ponctuelles en 2014, et enfin lors de la Biennale d’Architecture et de Paysage de Versailles en 2019, qui a jeté un coup de projecteur bienvenu sur ce qui est désormais connu sous le nom de Galerie des sculptures et des moulages.

Côté Versailles, le Château présente plus de 60 sculptures en marbre. Elles n’étaient que 17 en 2014. Parmi les œuvres phares, le groupe statuaire d’Apollon servi par les Nymphes, réalisé par François Girardon et Thomas Regnaudin qui ornait le Bosquet des Bains d’Apollon, mais aussi La Renommée du Roi de Domenico Guidi, érigée à la gloire du Roi-Soleil à côté du Bassin de Neptune, ainsi que le fameux groupe de Latone et ses enfants, Apollon et Diane, fuyant le courroux de Junon, sculptés par les frères Marsy pour le Bassin de Latone.

Côté gypsothèque, ce sont plus de 1 000 œuvres du Musée du Louvre, moulages de grands antiques, dont les originaux sont aujourd’hui dispersés dans les grands musées européens, qui se trouvent concentrés dans un même endroit. Ce qui permet d’embrasser, le temps d’une déambulation, l’évolution de l’art grec antique depuis l’époque archaïque jusqu’à l’Empire romain, en passant par les impressionnants moulages architecturaux à grandeur notamment de deux colonnes du Parthénon mais surtout la tribune de l’Érechthéion, ce petit temple de l’Acropole du Ve siècle avant J.¬¬ C. On note notamment l’un des Dioscures du Quirinal, surplombant cet ensemble du haut de ses 5,7m, mais aussi le moulage du célèbre Hercule Farnèse du musée archéologique de Naples. Il porte, avec d’autres moulages, les stigmates des évènements de Mai 68. Mais c’est encore une autre histoire.