Photogénie du travail

Le thème de la 4e édition, « Santé et sécurité au travail », résonne avec la crise sanitaire. Pourtant, Fred Boucher, directeur artistique de la biennale, l’assure : le projet, engagé bien avant la pandémie, est né de son intérêt pour les affiches réalisées sur le sujet qui, de fil en aiguille, l’a conduit à découvrir le fonds de photographies de l’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention du travail et des maladies professionnelles (INRS). Jamais exposées, ces collections dévoilent quelques-unes de leurs images les plus marquantes. D’autres archives méconnues tout aussi étonnantes sont également au programme, tel le fonds Heurtier conservé au Musée de Bretagne, qui révèle des intérieurs de bureaux des années 1970 dont la modernité et les usages, cinquante ans plus tard, s’apparentent à un univers étrange de science-fiction. Répartie comme d’habitude dans les onze communes de l’agglomération, la dizaine d’expositions (toutes en extérieur cette année) fait aussi une large place à la période contemporaine. « On n’est pas des robots » dénonce ainsi les conditions de travail des employés de la manutention, tandis que la commande passée aux jeunes photographes Lucas Castel et Morgane Delfosse découvre l’activité de quatre entreprises de l’agglomération de Creil.