Pharaon un jour, pharaon toujours !

Mis à l’honneur d’expositions, ils attirent des foules ; choisis par le marketing, ils séduisent les consommateurs, comme la célèbre moto Khéops commercialisée en 1926 ou la machine à coudre Néfertiti dans les années 1960. Mais pourquoi les autres rois d’Égypte, qui ont pourtant rayonné en leur temps, ont-ils sombré dans l’oubli ? C’est à cette épineuse question que répond l’exposition « Pharaons superstars » du Mucem. Si le parcours présente quelques pièces égyptiennes remarquables, comme un poing monumental de Ramsès II ou une statue de Toutânkhamon avec le dieu Amon, il ne se cantonne pas à l’Antiquité : les quelque trois cents pièces de l’exposition, issues des fonds du musée et de grandes collections européennes, nous entraînent des hiéroglyphes égyptiens à la musique pop, en passant par la tapisserie, les enluminures médiévales et la peinture classique. Son but : non seulement nous amener à rencontrer les pharaons, mais aussi raconter leurs destins jusqu’à nos jours, en explorant les tenants et les aboutissants de leur notoriété ou, au contraire, de leur oubli. On découvre ainsi l’ironie et les renversements de l’histoire. Un exemple ? Le pharaon Nectanébo II, dernier des pharaons indépendants vaincu par les Perses, aujourd’hui dans l’ombre, était assez connu au Moyen Âge. Une légende prétendait qu’il était le véritable père d’Alexandre le Grand, tandis que le conquérant Ramsès II, lui, était alors méconnu !