Le Musée des impressionnismes Giverny propose une représentation de la peinture de paysage telle qu’elle fut pratiquée par les peintres paysagistes américains durant la période de l’impressionnisme français.
Avec plus de 90 œuvres issues de la Terra Foundation for American Art, cette exposition articulée en cinq sections met en lumière l’évolution de cet art entre 1860 et 1910. Le parcours s’ouvre sur la dernière période de l’Hudson River School vers le milieu du XIXe siècle, où une génération de peintres tels A. Thompson Bricher et Martin Johnson Heade représentent dans un rendu méticuleux des espaces grandioses sur des toiles de grandes dimensions. La deuxième section fait la part belle à James Abbott McNeill Whistler qui, par sa peinture, ses sujets ou sa matérialité, rompt avec le naturalisme qui fonde cette école américaine. Il invente une nouvelle vision du paysage par la simplification des lignes empruntée aux Japonais et l’accord harmonieux des teintes neutres. Ses œuvres vénitiennes, les eaux-fortes en particulier, témoignent de son esprit d’invention. L’art de Whistler pousse les artistes américains vers une interprétation intime et romantique de la nature. Délaissant les paysages époustouflants, ils préfèreront interpréter la nature au lieu de la représenter. En 1883, l’installation de Monet à Giverny attire de nombreux artistes internationaux. L’impressionnisme américain se développe dans des « colonies d’artistes », la plus célèbre à proximité de Monet était constituée de peintres tels que Willard Metcalf, John Leslie Breck, Robert Vonnoh ou Theodore Robinson. De retour aux États-Unis, certains artistes comme Metcalf et Childe Hassam resteront fidèles à l’impressionnisme, d’autres comme George Bellows, insuffleront une vision plus puissante et plus personnelle à leur interprétation de la nature, ouvrant la voie au modernisme.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°738 du 1 novembre 2020, avec le titre suivant : Paysages américains
