PARIS
« J’ai connu le travail de Marcel Duchamp quand j’étais très jeune, je viens de Rouen et, là-bas, le Musée des beaux-arts expose très souvent des œuvres de la fratrie Duchamp. Plus tard, en allant aux Beaux-Arts de Paris et à la fac, je me suis rendu compte de l’importance de Duchamp et, progressivement, je me suis plus intéressée à la spéculation mythique qui existe autour de lui qu’à son travail. Je le vois maintenant comme un géant nourri par tout ce qu’on écrit sur lui, il devient ces récits, il absorbe les projections qu’on fait autour de sa vie. Je trouve ce rapport avec le public et notre époque amusant, un juste retour des choses, comme si, en s’emparant de tout, Duchamp nous avait rendus capables d’en faire autant et s’était lui-même rendu disponible à toutes les récupérations possibles. Comme si en voulant démystifier la profession d’artiste, il avait créé tout l’inverse, une excitation fanatique. Je le vois comme une sorte de héros malgré lui. Bien sûr, je m’intéresse à lui, pas tous les jours, surtout cette équation entre les projections et les attentes du public et une œuvre très simple, une grande économie de moyens et de gestes. Tout cela me plaît beaucoup. »
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Pauline Bastard : « Je vois Duchamp comme un héros malgré lui »
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°671 du 1 septembre 2014, avec le titre suivant : Pauline Bastard : « Je vois Duchamp comme un héros malgré lui »