Ukraine - En 1909, le Manifeste futuriste de Marinetti a eu des répercussions jusqu’en Ukraine.
La « bactérie du futurisme », comme l’a appelée le poète Mykhaïl Semenko, s’est alors répandue dans tout le pays. Plus qu’un mouvement structuré, c’était un état d’esprit, terrain de jeu pour des expériences nouvelles dans le monde de l’art. Les dérives totalitaires et la répression soviétique des années trente ont marqué la fin de cette parenthèse artistique audacieuse et cathartique. Présentée de 2019 à 2021 à l’Arsenal Mystetskyi à Kiev, l’exposition a trouvé refuge au Felix Art, le musée ouvert près de Bruxelles sur le domaine du peintre-fermier Felix De Boeck, pionnier de l’art abstrait en Belgique dans les années vingt. Nationaliste et universaliste, l’odyssée de l’avant-garde en Ukraine ne suit pas une ligne droite mais un enchevêtrement de lignes fuyantes et brisées partant de Kharkiv, Kherson ou Kiev. Au départ était le mot, chanté, imprimé, et l’envie furieuse de faire table rase pour reconstruire un art nouveau qui faisait écho à ce pays nouveau, brièvement indépendant entre 1918 et 1921. Même si des contacts sporadiques avec l’étranger et l’ « ogre soviétique » existaient, le futurisme ukrainien s’est développé dans une relative autarcie en réinventant la tradition pour déconstruire la modernité, avec des artistes comme Viktor Palmov ou Davyd Burliuk. C’était aussi un art total au service d’un « théâtre synthétique » où les mises en scène, les dessins de décors et de costumes participaient à une nouvelle vision du monde.
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Parenthèse futuriste
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°776 du 1 juin 2024, avec le titre suivant : Parenthèse futuriste