De nombreuses monographies d’artistes brésiliens sont organisées en France tout au long de l’année.Elles consacrent la richesse d’une scène contemporaine particulièrement active.
Le théâtre d’Adriana Varejão
Nourrie de l’histoire coloniale du Brésil, de littérature libertine autant que de la musique traditionnelle populaire, Adriana Varejão entraîne le spectateur dans un univers particulier, entre peinture, sculpture et archi-tecture. Ses toiles éventrées, ouvertes sur des chairs à vif, ses œuvres inspirées de la tradition portugaise des azulejos créent un univers baroque contempo-rain, fait d’artifices et d’illusions, à découvrir le mois prochain à la Fondation Cartier.
- « Chambre d’échos », du 18 mars au 5 juin, Fondation Cartier pour l’art contemporain, 261, bd Raspail, 75014 Paris, tél. 01 42 18 56 50, www.fondation.cartier.com
Ernesto Neto le charnel
Dans la lignée du courant moderniste brésilien des années 1930, les sculptures du plasticien Ernesto Neto évoquent des organes et des parties du corps. Ses matériaux de prédilection sont le Lycra et la mousse, préhensibles ou extensibles à souhait… Ses installations sont conçues comme de grandes enveloppes dans lesquelles le spectateur doit totalement s’immerger. Son travail (dessins, photos, sculptures et installations) est à découvrir à l’automne prochain au Centre d’art contemporain du Domaine de Kerguéhennec (Morbihan) et, simultanément, à la Chapelle Salpêtrière de Paris dans le cadre du Festival d’automne.
- Du 15 septembre au 30 octobre, Chapelle Saint-Louis-de-la-Salpêtrière, 47, bd de l’Hôpital, 75013 Paris, www.festival-automne.com
- Du 1er octobre au 7 décembre, Domaine de Kerguéhennec, Bignan, www.art-kerguehennec.com
Tunga ou l’art des multiples
Architecte de formation, Tunga rejoint à l’aube de ses 22 ans, en 1974, le groupe d’artistes conceptuels brésiliens créé en 1970 sous la férule du sculpteur et performer néo-concret Hélio Oiticica. Sculptures, photographies, dessins ou vidéos… Tunga utilise tous les supports pour interroger le langage, les mythes ou la poésie de son pays. Déjà exposé au Jeu de Paume en 2001, il revient en France, à l’Ensba cette fois, pour la soirée d’ouverture du Festival d’Automne.
- 17 septembre, École nationale supérieure des beaux-arts, 13 quai Malaquais, 75006 Paris, tél. 01 47 03 50 74, www.ensba.fr
Le laboratoire de Dias et Riedweg
Mauricio Dias et Walter Riedweg travaillent ensemble depuis plus de dix ans. Leurs installations audiovisuelles et multimédia s’intéressent aux laissés-pour-compte du capitalisme et à leur quotidien des plus difficiles. Habitants des bidonvilles, travailleurs sexuels ou demandeurs d’asile politique en attente de statut prennent enfin la parole à travers les dispositifs filmiques des deux artistes. Une manière différente de percevoir l’autre, que la psychanalyste Suely Rolnik a nommé « laboratoire poético-politique » de la société brésilienne. À découvrir au Plateau, à Paris, dès cet automne.
- Du 21 septembre au 27 novembre, Le Plateau, Frac Île-de-France, angle de la rue des Alouettes et de la rue Carducci, 75019 Paris, tél. 01 53 19 88 10, www.fracidf-leplateau.com
Le monde selon Miguel Rio Branco
Miguel Rio Branco a grandi dans les îles Canaries, au Portugal, au Brésil, en Suisse et aux États-Unis. D’abord peintre et le dessinateur, il s’oriente vers la photographie et le cinéma à partir de 1968 et devient le correspondant de la célèbre agence Magnum dix années plus tard. « J’aime faire des images poétiques, et cela peut mener à un travail conceptuel. Si c’est réussi, le résultat transcende les limites du journalisme », explique le photographe qui puise la majeure partie de son inspiration dans « le champ social ». Depuis quelques années, il développe également des installations multimédia où se mêlent matière documentaire et poésie.
- Du 28 septembre au 27 novembre, Maison européenne de la Photographie, 5-7 rue de Fourcy, 75004 Paris, tél. 01 44 78 75 00, www.mep-fr.org
Marepe, aux racines du Brésil
Originaire de São Antõnio de Jesus (État de Bahia) où il continue de travailler, Marepe (Marcos Reis Peixoto) puise dans les matériaux et savoir-faire du Brésil pour élaborer ses sculptures et installations. Au début des années 2000, il s’oriente vers un art plus engagé, créant notamment des ateliers avec des enfants défavorisés de Salvador de Bahia. Les œuvres qui en ont résulté, souvent de simples objets d’artisanat, ont été présentées dans son installation Go and return Necessaire (2000).
Dans le cadre de la Nuit blanche, à l’automne 2005, le Centre Pompidou lui a passé commande d’une œuvre qui sera installée dans le forum.
- Du 1er octobre au 31 décembre, Centre Pompidou, esplanade Georges-Pompidou, 75004 Paris, tél. 01 44 78 12 33, www.cnac-gp.fr
Grande Lygia Pape
Bordeaux met à l’honneur l’œuvre de Lygia Pape, figure de l’art brésilien du XXe siècle, décédée l’année dernière à l’âge de 77 ans. Plasticienne et cinéaste, elle est d’abord attirée par le constructivisme, puis rejoint en 1954 le groupe de Frente, avant de réaliser avec Rinaldo Jardim le très novateur Ballet néoconcret (1958) suivi du Manifeste néoconcret (1959). En 1960, elle élabore son Livre-poème, fait de xylogravures et de textes, et expérimente de nouveaux dispositifs plastiques requérant la participation du public. À partir des années 1960, elle développe également une œuvre filmée.
- Du 20 octobre au 26 février 2006, capcMusée d’art contemporain, 7, rue Ferrère, Bordeaux, tél. 05 56 00 81 70, www.mairie-bordeaux.fr
La poésie du chaos selon Artur Barrio
Installé à Rio de Janeiro, Artur Barrio est une des figures majeures de la scène artistique brésilienne, et ce depuis les années 1960. Utilisant souvent des matériaux précaires ou organiques (le sang, le café, le sel), ses imposantes installations réalisées fréquemment in situ offrent une nouvelle conception de l’environnement, comme Parede ou experiência créée à même le mur du Musée d’art moderne de la ville de Paris en 2001. Véritables chocs visuels, ses œuvres chaotiques abolissent toute possibilité de contem-plation esthétique. Démonstration au Palais de Tokyo l’hiver prochain.
p Du 10 novembre au 1er janvier 2006, Palais de Tokyo, site de création contemporaine, 13, avenue du Président-Wilson, 75016 Paris, tél. 01 47 23 54 01, www.palaisdetokyo.com
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Neto, Tunga, Marepe et les autres
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°208 du 4 février 2005, avec le titre suivant : Neto, Tunga, Marepe et les autres