Mudam

Le Luxembourg se dote d'un nouveau musée

Par Marie Maertens · L'ŒIL

Le 1 octobre 2006 - 389 mots

Le monde de l’art s’est enrichi d’un nouveau sigle : le Mudam, pour musée d’Art moderne. Née d’une volonté politique, cette nouvelle et première institution luxembourgeoise a ouvert ses portes en juillet.

Le nouveau musée d’Art moderne (et contemporain) de Luxembourg met fin à un quasi-désert artistique du xxe dans le grand-duché. C’est à la fin des années 1980 que le gouvernement s’active pour donner un nouvel écrin au Luxembourg, jusqu’alors plus connu pour l’intérêt de ses placements financiers que pour l’art contemporain.
La direction du musée est à la charge, depuis 2000, de Marie-Claude Beaud, précédemment à la fondation Cartier. Quant au projet architectural, il a été confié au célèbre Ieoh Ming Pei, auteur de la Pyramide du Louvre. Après seize années de labeur, le musée a enfin ouvert ses portes, au mois de juillet dernier.

230 œuvres pour commencer
Le visiteur est accueilli par un bâtiment en verre et pierre, édifié sur un ancien fort dont le plan avait été dessiné par Vauban. Une forme asymétrique en V, qui respecte celle de l’ancienne forteresse en flèche, s’élève sur les ruines, pour une superficie d’ensemble de 10 000 m2. Les salles sont hautes de plafond et d’une fluidité poussant à une libre déambulation.
La collection, qui comprend à présent 230 œuvres d’une centaine d’artistes, a débuté par l’achat d’œuvres de grands noms de la scène internationale des années 1980 comme Andreas Gursky, Nan Goldin, Julian Schnabel, Tony Cragg ou Cindy Sherman.
À son arrivée, la directrice a voulu recentrer ce choix sur l’Europe et passe de nombreuses commandes d’œuvres in situ, par exemple à Wim Delvoye ou Marc Couturier. Elle dispose pour cela d’un budget annuel d’acquisition de 800 000 euros.
Ne supportant pas les établissements figés, elle a conçu un programme mobile où les réaccrochages seront réguliers. Ainsi, trois mois après l’ouverture, la présentation est déjà différente, afin d’inciter les visiteurs à venir s’approprier ce nouvel espace. Les artistes sont même amenés à redéfinir certains travaux.
L’autre particularité du Mudam est l’ouverture vers le design et la mode. La librairie et le café sont conçus par les frères Bouroullec, qui ont adouci la lumière zénithale par une enveloppe de feutre. Les uniformes du personnel sont déclinés par la créatrice luxembourgeoise Anne-Marie Herckes, en ayant en tête la promesse du nouveau musée : soyez les invités des artistes !

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°584 du 1 octobre 2006, avec le titre suivant : Mudam

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