Deux cents costumes de contes de fées occupent en ce moment les espaces d’exposition temporaire du CNCS.
Loin des stéréotypes diffusés par Walt Disney, ce projet révèle la diversité des interprétations dont un même récit peut faire l’objet par les costumiers. Alice au pays des merveilles, Casse-Noisette, Le Songe d’une nuit d’été… : pour chaque histoire se dresse devant le spectateur un panel de personnages mythiques, dans un style historique ou contemporain, réaliste ou fantaisiste. Derrière une vitrine, sur une estrade, les costumes présentés sur des mannequins prennent place au cœur d’une reconstitution de l’univers du conte. En réunissant ces pièces issues de l’opéra, de la danse, du théâtre et des marionnettes, des années 1980 à nos jours, Martine Kahane, commissaire de l’exposition, montre le rôle primordial joué par les costumes dans l’élaboration d’un spectacle vivant. Les héros de contes de fées sont souvent tiraillés entre les forces du mal et du bien, un contraste que le costume illustre par un jeu de textures, de couleurs et de formes. La féerie est avant tout une histoire de mondes. Rien d’étonnant ainsi à ce qu’une part importante soit accordée à la scénographie, dont le but est de créer des univers. Les salles sont envisagées comme les pièces d’une grande maison, avec ses boiseries, ses ambiances lumineuses et ses recoins d’intimité. Sans prendre le pas sur les costumes, les environnements créés par les scénographes Alain Batifoulier et Simon de Tovar guident le visiteur dans un parcours hors du temps.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°713 du 1 juin 2018, avec le titre suivant : Mondes féeriques