« Si la France veut un grand peintre en ce début de XXIe siècle, c’est moi, ce n’est pas Buren. Il n’y a personne d’autre. »
Si l’on fait abstraction des propos prétentieux de l’artiste rapportés dans Le Journal des arts, la rétrospective 1960-2014 de Martial Raysse à Beaubourg est fort agréable à arpenter. D’une part parce qu’il est passionnant de la parcourir dans les deux sens afin de voir combien la production pop du Nouveau Réaliste et sa peinture tardive se nourrissent l’une de l’autre et, d’autre part, parce qu’il y a bel et bien un univers singulier qui est présenté. Au sein de ce vaste panorama, un esprit carnavalesque est à l’œuvre, mâtiné d’une réflexion singulière sur la part d’enfance, l’éternel féminin, la société consumériste et l’entropie. Les différents médiums (peintures, dessins, sculptures, films) se relaient formidablement bien, notre coup de cœur allant au tableau Suzanna, Suzanna (1964) qui mixe malicieusement cinéma et peinture. Dans cette expo, on pense souvent au pop art mais aussi au film Playtime, car, comme Tati, Raysse joue avec les clichés de la modernité : les néons partout, la mise sous vitrine, le plastique à toutes les sauces… Sa peinture, entamée à partir de 1977, s’avère quant à elle plus énigmatique. Si les grandes compositions des années 1990 et 2000 ne manquent pas d’intérêt – on peut les voir comme des danses macabres contemporaines auscultant la condition humaine –, leur facture laisse parfois à désirer : il y a des raideurs dans un dessin un peu trop martial et les couleurs, même lorsque l’on a compris que le fluo est entièrement assumé, sont par moments « limites ». Aussi, sur la fin, peut-être aurait-il fallu opérer un choix plus resserré d’œuvres.
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Martial Raysse, du pop à la peinture
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Abonnez-vous dès 1 €Centre Pompidou, place Georges-Pompidou, Paris-4e, www.centrepompidou.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°670 du 1 juillet 2014, avec le titre suivant : Martial Raysse, du pop à la peinture