Du fait de ma propre histoire familiale, j’ai beaucoup de distance par rapport à cette année de commémoration.
Je ne suis pas particulièrement émue par les 40 ans de la disparition de mon grand-père : plus je m’éloigne de ce que j’ai vécu étant jeune, mieux cela vaut pour moi. La vente de deux tableaux de ma collection personnelle en juin, chez Sotheby’s, a d’ailleurs été le fruit du hasard. Elle est liée à ma rencontre avec Guillaume Cerutti, et non à cet « anniversaire ». Pour moi, c’était une manière d’impliquer mon grand-père dans une démarche généreuse, à dessein de soutenir des projets caritatifs, et finalement de faire quelque chose avec lui. J’ai eu du mal avec la peinture de Picasso, à cause de mon histoire. Et si je vis avec certaines de ses œuvres, je suis entourée davantage de tableaux familiaux, qui représentent ma grand-mère [Olga] ou mon père [Paulo], que de peintures plus « agressives » que je n’ai jamais beaucoup aimées, même si je comprends leur importance. Aujourd’hui, je vis tout à fait normalement, je ne me protège pas plus que cela. Je ne crache pas sur mon nom, mais il est terriblement difficile à porter. On pense que si vous portez le nom Picasso, vous avez tout ; c’est bien loin d’être la réalité. Bien sûr, vous « possédez », d’un point de vue matériel, bien plus que d’autres personnes ; mais il y a tellement d’autres choses plus importantes dans la vie. Mon combat a été d’exister par moi-même, plutôt que par ce nom que je porte depuis ma naissance.
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Marina Picasso petite-fille de l’artiste
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°661 du 1 octobre 2013, avec le titre suivant : Marina Picasso petite-fille de l’artiste