PARIS
« J’ai découvert l’œuvre de Duchamp en 1977, lors de son exposition rétrospective à Beaubourg. C’est là que j’ai pris la mesure de la puissance mentale, du culot de Duchamp. Je suis peintre et sculpteur, mais je ne suis pas contre son œuvre conceptuelle – je connais d’ailleurs mal sa peinture. Mon travail est plein de tout le monde : je me nourris de toutes les formes de création, qu’elles soient théâtrales, musicales, littéraires… Pour moi, Duchamp, c’est un moment de révolte, une rupture, qui a été vitale pour moi. Il est celui qui a mis un grand coup de poing sur la table en faisant une œuvre comme un manifeste littéraire. À la différence d’aujourd’hui, où nous sommes dans un conformisme, une posture.
Car l’art conceptuel est devenu un maniérisme, une fainéantise. On se complaît dans une forme d’idée, mais on ne la génère plus. C’est devenu confortable. En cela, on passe complètement à côté de la leçon de Duchamp. À partir du moment où l’on recopie une idée, on ne se situe plus dans le manifeste mais dans la fabrication. Moi, j’ai besoin d’émotion, d’épiderme, comme lorsque je regarde Jérôme Bosch. Chez Duchamp, je ressens cet épiderme. »
Née en 1954, Lydie Arickx est peintre et sculteur. Elle vient de publier Nous vivons aux éditions Diabase (14 €). L’artiste prépare une importante exposition personnelle à la Conciergerie de Paris, sous le commissariat d’Olivier Kaeppelin.
www.lydiearickx.com
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Lydie Arickx : « Aujourd’hui, on passe complètement à côté de la leçon de Duchamp »
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°671 du 1 septembre 2014, avec le titre suivant : Lydie Arickx : « Aujourd’hui, on passe complètement à côté de la leçon de Duchamp »