« Je me méfie de l’évidence du premier tracé », confie François Rouan, né à Montpellier en 1943. Cela apparaît clairement quand on regarde ses œuvres récentes présentées à Amiens.
L’artiste, qui se consacre depuis toujours à la peinture et de plus en plus à la photo et la vidéo, est perpétuellement habité par la passion d’imaginer des processus complexes pour construire une œuvre dont la plus belle réussite serait d’« emprisonner le temps ». Connu depuis les années 1970 pour ses « tressages » de toiles, il est aujourd’hui un homme sereinement exalté par « le corps, la beauté des formes et des carnations comme ultime espace de liberté ». Cette double exposition sur deux niveaux nous introduit dans de délicats univers empreints de sensualité jamais triviale.
Le rez-de-chaussée accueille dans des vitrines quelques témoignages d’un fécond dialogue initié entre le poète Bernard Noël et François Rouan. Les couvertures des livres conçus à quatre mains, quelques textes, trop peu pour pouvoir saisir la puissance du poète, et trois petites merveilles : des dessins de Bernard Noël à regarder de très près pour y discerner mille sinuosités sarcastiquement enchevêtrées. Sur les murs, des images de François Rouan jouent avec fébrilité des apparences, qui, bien sûr, vont malicieusement au-delà de ce qu’elles laissent percevoir au premier instant. À l’étage, onze peintures à l’huile et vingt tirages argentiques sur film transparent de François Rouan révèlent une fois encore l’artiste comme un brillant maître ès dialectique entre les tensions du détail et l’effet global du plan. À ne pas manquer également, le film de ce peintre polymorphe, Trotteuses. Corps fixes ou en mouvement, paysages, bande-son, on n’en sort pas indemne.
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L’univers de François Rouan
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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°666 du 1 mars 2014, avec le titre suivant : L’univers de François Rouan