Les vitraux de Belzère

Mais si celui-ci avait élu la nourriture type de l’américain moyen pour des raisons d’analyse sociétale, celui-là s’en prend à ces objets de collections de musées d’histoire naturelle pour leurs qualités plastiques. La couleur, la lumière, la transparence, sinon l’opalescence, sont en effet les critères privilégiés du travail pictural de Belzère.

Quand il a découvert au Muséum national d’histoire naturelle à Paris, la « salle des pièces molles » – des bocaux remplis de formol contenant toutes sortes d’organes animaux –, Stéphane Belzère n’en est pas revenu. Il avait sous les yeux comme une palette insoupçonnée de toutes les gammes colorées et de tous les effets de matière possibles. Sans trop savoir encore ce que contenaient les bocaux, il sut aussitôt que c’était là « son » motif.

Très vite, il en déclina différentes séries de peintures aux points de vue plus ou moins rapprochés de sorte à multiplier les pistes entre une figuration repérable et une abstraction résolue. Jusqu’à
brosser comme d’étonnantes compositions aux allures d’insensés paysages. Parallèlement, il dressa contre les fenêtres des installations faites de récipients colorés traversés par la lumière.
De là, rien d’étonnant qu’il ait accepté de répondre à la commande qui lui a été faite de réaliser un programme de vitraux ornant sept des verrières des baies du chœur de la cathédrale de Rodez. L’exposition que lui consacre le musée Denys-Puech témoigne de toutes ces aventures singulières et inédites, d’un côté les peintures, de l’autre tout le travail préparatoire aux vitraux – qui dit à quel éblouissement la peinture le conduit.