Une révélation. Pour Joséphine Matamoros, directrice du musée de Céret, il n’y a pas d’autres mots pour décrire la centaine de tableaux qu’elle a réunis, réalisés par des artistes fauves hongrois entre 1904 et 1914.
Et pour cause : dès la première salle, le visiteur assiste à un véritable jaillissement de couleurs violentes et éclatantes, magnifiquement expressives. « Alors que les fauves américains, allemands ou norvégiens ont fait l’objet de nombreuses expositions et études, le mouvement fauve en Hongrie a été négligé. Pourtant, ces artistes furent les premiers parmi les artistes étrangers à Paris à s’intéresser au fauvisme et à créer des tableaux fauves », explique-t-elle. `
De passage à Paris pendant l’hiver où, pour profiter de l’enseignement des grands peintres français, principalement Matisse et Cézanne, les artistes hongrois vivaient très souvent dans des conditions très précaires, la plupart d’entre eux repartaient l’été dans leur pays pour travailler en plein air.
À Budapest ou à Nagybánya, où une colonie de peintres s’était installée, Rippl-Ronai, Béla Czobel ou encore Robert Bérény réalisèrent des œuvres d’une rare expressivité. Synthèses entre les influences françaises – on reconnaît les empâtements et les couleurs vives de Matisse, le style de Cézanne dans les portraits et natures mortes – et les éléments de couleur locale, leurs tableaux ont ceci de précieux qu’ils ne trahissent jamais l’esprit de leur pays, cette douce saveur magyare à laquelle on goûte tout au long de l’exposition.
« Fauves hongrois 1904-1914 », musée d’Art moderne de Céret, 8, bd Maréchal-Joffre, Ceret (66), tél. : 04 68 87 27 76, www.musee-ceret.com, jusqu’au 12 octobre 2008. (Au musée Matisse, Le Cateau-Cambrésis (59), du 25 octobre 2008 au 22 février 2009, puis au musée des Beaux-Arts, Dijon (21) du 13 mars au 15 juin 2009).
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Les peintres hongrois, ces autres fauves
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°605 du 1 septembre 2008, avec le titre suivant : Les peintres hongrois, ces autres fauves