Entre 1759 et 1781, Diderot envoie à son ami le baron Grimm les comptes rendus des expositions qu’il visite dans le Salon carré du Louvre, où les tableaux des membres de l’Académie sont accrochés « à touche-touche », comme le montre au début du parcours une gravure de Martini.
Revenant régulièrement dans les neuf salons, trois mots cardinaux – vérité, poésie, magie – orientent autant la vive sensibilité que le jugement aiguisé de Diderot. À ses yeux, Boucher « a tout excepté la vérité », Greuze est « vrai », Deshays est « vraiment poète », Lagrenée « manque de grâce ». À deux peintres il décerne des éloges. D’abord, Chardin, « cet homme rare » qui « a entendu la magie des couleurs ». Ensuite, Joseph Vernet, dont il loue la variété des scènes ; « Quelle vérité, quelle magie », note-t-il. Après Montpellier, Lausanne accueille les œuvres que l’encyclopédiste commente dans ce fameux style dialogué. Le regard critique a beaucoup évolué depuis, mais, en suivant l’accrochage qui avec logique reprend les trois mots pour thèmes, le visiteur ajuste ou non ses avis à ceux du philosophe, lisibles à côté des peintures et des sculptures. Dans deux petits salons, mis en valeur avec goût, les quatre huiles de Vernet et les six de Chardin dont Le Bénédicité illustrent à la perfection les mots de Denis Diderot.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Les maîtres-mots de Diderot
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Fondation de l’Hermitage, 2, route du Signal, Lausanne (Suisse)
www.fondation-hermitage.ch
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°668 du 1 mai 2014, avec le titre suivant : Les maîtres-mots de Diderot